Le Gène égoïste de Richard Dawkins

Le Gène égoïste de Richard Dawkins
( The selfish gene)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Scientifiques

Critiqué par Oburoni, le 5 avril 2010 (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans)
La note : 10 étoiles
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«Le livre le plus important sur l'évolution depuis Darwin».

Souvent qualifié de "livre le plus important sur l'évolution depuis "L'Origine des Espèces" de Darwin" , "Le Gène Égoïste" de Richard Dawkins, publié maintenant il y a plus de trente ans, reste en tous cas un incontournable pour quiconque s'intéresse au sujet.

Le zoologiste anglais, professeur a Oxford, reprends en fait là où Darwin s'est arrêté. En effet, si ce dernier avait expliqué le vivant par l'évolution à travers la sélection naturelle, restait à expliquer quel outil permettait cette sélection. Dawkins apporte la réponse : les gènes, sur lesquels il se concentre.

Il va même un pas au-delà : pour lui il y a un grand malentendu à propos de la sélection naturelle. Il ne s'agit pas de la survie des espèces, ni même des individus, mais de la survie des gènes. Nous ( le vivant au sens large : animaux, plantes et humains ) ne sommes que des "machines" abritant des gènes qui, eux, compètent pour survivre générations après générations sur plusieurs millions d'années. Les individus meurent, pas les gènes; cela en fait les éléments clé de la sélection.

Si cette idée, neuve et radicale, fit à l'époque un petit scandale ( elle lui valut notamment une querelle médiatique plus que de fond avec Stephen Jay Gould ), elle est maintenant couramment acceptée par les biologistes. D'abord parce qu'elle explique beaucoup de choses -comme la présence dans les organismes de gènes qui leur sont inutiles voire, pire, nuisibles-; ensuite parce qu'elle éclaire pas mal de comportements, du sexe à l'agressivité en passant par l'altruisme -au sein d'une même espèce ou entre espèces différentes.

Un pas en avant, mais qui pourtant souffre encore de "misconceptions" parmi le grand public.

Soyons clair, et Dawkins insiste particulièrement là-dessus : si nos gènes dans leur quête égoïste de survie ont bâti les "machines" que nous sommes, l'un des effets collatéraux d'une telle construction est l'apparition du système nerveux, donc du cerveau, donc de la conscience. Il n'est pas philosophe, il ne se perd donc pas en détails ici, mais il insiste : cela fait de nous, aussi, des êtres de culture; culture qu'il explique par les "memes" ( notion qu'il crée et qui, elle aussi, a fait son chemin depuis... ), a savoir que nos comportement acquis sont, comme les gènes, soumis aux lois de l'évolution à travers une sélection. Mieux : avec le temps ces memes ont pris le pas sur nos gènes, au point que nous sommes maintenant la seule espèce capable de se rebeller contre leur tyrannie égoïste. Nous réduire à nos gènes, nous expliquer à travers nos gènes seuls, est dès lors stupide; n'en déplaisent à tous ceux qui veulent manipuler la génétique à leur propres fins idéologiques ou réduire la théorie du gène égoïste à de l'eugénisme.

Un livre majeur en biologie, qui aidera beaucoup -on l'espère !- à souffler aux quatre vents pas mal de mythes.

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