Charles 18/04/2005 @ 11:17:19
[ b ]Ben c'est moi qui suis très en retard ! je poste avec un mois de retard mon exercice N'effrayant. [ /b ]

rappel du sujet :

[ i ]Genre : Fantastico-effrayantisso-horrorio-qui-fait-peur-mais-pas-trop-ou-tout-à-fait.
c’est-à-dire que y’a pas vraiment de limite, voire pas du tout, et ce, sur une idée de Charles & Charles & corrigée par Kilis & Kilis puis Charles.
Les contraintes :
Sibylline avait envie d’une devinette, et donc, une devinette et sa réponse doivent impérativement être écrites noires sur site !
D’une manière ou d’une autre, — et selon les desiderata de Fée — les mots : « Frankenstein », « Dracula », « Un tour d’écrou » et « spaghetti » sont à mettre en œuvre.
Et « Passiflore », ben oui, fallait bien que je m’en mêle.
Le nombre de signes : au choix.
Le délai : ben faut y réfléchir.
Sinon la nuit est douce.[ /i ]

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Imperceptiblement elle a bougé. Vous en êtes sûr malgré la pénombre, elle a bougé. Vous distinguez maintenant de la lumière dans la chambre d’à côté, sous cette porte de communication dont la poignée vous inquiète tant. Il vous semble entendre des pas. Vous en êtes sûr, ils sont là. Encore quelques tours d’écrou et ils vont entrer dans cette chambre que vous n’auriez pas dû louer.

Enquêter sur des disparitions inexpliquées, c’est le travail de la police vous avait prévenu votre rédacteur en chef. Et vous repensez aux indices qui vous ont mené inextricablement vers cette auberge isolée, la passiflore, dans ce village glauque au volets fermés. Et cette fichue carte de presse qui est tombé au moment de payer votre chambre, d’avance. Vous pensiez alors que le réceptionniste ne l’avait pas remarqué. Mais maintenant, vous doutez.

Les murs souillés de gravures cauchemardesques, Dracula, Frankenstein ou autres créatures tout droit sorties d’une nouvelle de Lovecraft, ont eu raison de vos nerfs. Le tic tac lancinant de la grosse pendule de votre chambre se chargeant d’entretenir vos sueurs froides.

S’ils vous savent éveillé, ils n’oseront peut-être pas entrer tout de suite et vous aurez un répit vous permettant de fuir. Vous tendez le bras pour allumer la petite lampe que vous vous souvenez avoir vu à gauche du lit. Votre main rencontre le fil, enroulé sur lui-même, vous démêlez ce spaghetti froid, cherchant l’interrupteur.

Un léger cliquetis se fait entendre, votre main se crispe, la lampe oscille et tombe à terre, sans bruit, bizarrement. Vous voulez vous lever mais vos jambes sont ankylosées, immobilisées par une couverture alourdie de frayeur.

Quand enfin, votre main rencontre l’interrupteur espéré, rien ne se passe. Nulle lumière ne vous sortira de votre sombre peur. Un grincement s’immisce dans votre chambre. Figé, tétanisé, vous ne pouvez tourner la tête… dix, vingt, trente secondes qui vous paraissent une vie. Vous parvenez peu à peu à vous calmer… Quel paranoïaque, vous avez trop d’imagination, vous avez dû vous tromper quelque part dans votre enquête… Votre corps se détend mais déjà, vous sentez quelques mains glacées vous saisissant les poignets…


****

Vous ouvrez les yeux, vous avez bien dormi. A peine le souvenir fugitif d’un mauvais cauchemar.

Vous vous sentez bien, vous trouvez le matelas un peu dur et il fait froid dans cette auberge. Vous tentez de vous tourner sur le côté mais votre coude heurte un pan de bois.

De l’autre côté, un autre pan de bois. Impossible également de vous lever, le couvercle de sapin est bien trop lourd et quelques mètres de terre pèsent sur lui.

Vous avez réussi votre enquête, la vérité et l’horreur sont désormais vôtre.

Zou 18/04/2005 @ 11:54:03
J'ai trouvé ce texte très bien écrit, pour ma part, Charles. Décor également bien planté. J'ai apprécié les démêlées avec le fil de la lampe de chevet. Qui n'a connu ça ?! Puis arrivée à ce que je croyais le terme, me suis dite : Bah ! Finalement, les délires habituels lorsque l'on est dans l'inconnu exacerbés par le contexte de l'enquête. Et puis boum ! La chute ! et pas amenée du tout ! Il fallait y penser ! Juste que je n'ai pas vraiment ressenti toute l'horreur qui doit s'emparer de celui qui s'aperçoit qu'il a été enterré vivant. Enfin, sais pas. A mon avis, peu d'entre eux sont revenus l'exprimer ! En tout cas bravo pour l'idée.

Kilis 18/04/2005 @ 12:11:33
Etonnant Charles. Que de rebondissement pour finalement se trouver si... tranquille (?)
L'emploi du vous, ça le fait! Bonne idée. J'essaierai.

Spirit
avatar 18/04/2005 @ 12:30:48
Je trouve étrange l'emploi du vous,je n'ai jamais essayé non plus.
J'aime bien le texte mais je trouve que la fin ne rend pas assez l'horreur d'une telle situation.Quand on écrit un récit de ce genre il faut que l'angoisse étreigne le lecteur.

Selma 18/04/2005 @ 12:42:37
J'aime beaucoup la chute, c'est original et moi je trouve cela plutôt bien rendu. Et l'emploi du "vous" donne un je-ne-sais-quoi qui rend le texte encore plus prenant.

Mentor 18/04/2005 @ 15:56:59
Excellent Charles! Ca valait le coup de t'attendre! Quelques bonnes trouvailles du genre "le spaghetti froid" ou la "couverture alourdie de frayeur". Tout est respecté pile poil au niveau des contraintes et c'est bien n'effrayant. Du style et un texte qui accroche bien le lecteur. Un peu trop court même, mais les contraintes... Bravo.
NB: pour tes italiques et autres effets de manche, je crois qu'il ne faut pas d'espaces entre les crochets et les signes dans les crochets

Killgrieg 18/04/2005 @ 17:29:48
Tintin et Mulder se font une bière et Charles nous la sert bien froide...
Pour l'exercice de style: impecc...
manque peut-être un peu de développement, mais ça tiens la route... N'affreux plus que n'effrayant.

Charles 19/04/2005 @ 09:31:44
Merci à tous pour vos commentaires.

C'est vrai qu'après relecture, j'en convient, le texte gagnerai à être plus dévellopper, histoire de devenir aussi n'effrayant que n'affreux

Acie 19/04/2005 @ 10:40:37
de très bonnes sensations dans tes métaphores, beaucoup de style c'est certain, tu as très très bien placé tes contraintes!!
petit bémol, je n'ai pas saisi le "vous" et son intérêt, peux-tu m'éclairer
bravo

Sahkti
avatar 19/04/2005 @ 11:01:52
C'est bien écrit, fluide et tout, les contraintes ne se remarquent pas, une tension s'installe progressivement et puis cette fin... qui m'a fait penser à un épisode de la série "Alfred Hitchcock" il y a pas mal d'années dans lequel un type (un prisonnier) se réveille dans un cercueil à la fin, à côté du gars qui devait lui permettre de s'échapper et avait eu comme idée de le planquer dans un cercueil après avoir fait croire qu'il était mort. Ce type était l'homme à tout faire de la prison et était le seul à avoir accès à l'extérieur, il devait donc faire sortir le prisonnier "mort" sauf que le prisonnier, quand il a ouvert les yeux dans le cercueil, il a découvert que celui-ci était plus grand que prévu et contenait deux corps... le sien et celui de l'homme à tout faire, vraiment mort. Et ça se termine avec les premières pelletées de terre qu'on balance si mes souvenirs sont bons.
Manque peut-être juste cette petite tension à la fin du tien Charles.

Charles 19/04/2005 @ 11:21:35
C'est bien écrit, fluide et tout, les contraintes ne se remarquent pas, une tension s'installe progressivement et puis cette fin... qui m'a fait penser à un épisode de la série "Alfred Hitchcock" il y a pas mal d'années dans lequel un type (un prisonnier) se réveille dans un cercueil à la fin, à côté du gars qui devait lui permettre de s'échapper et avait eu comme idée de le planquer dans un cercueil après avoir fait croire qu'il était mort. Ce type était l'homme à tout faire de la prison et était le seul à avoir accès à l'extérieur, il devait donc faire sortir le prisonnier "mort" sauf que le prisonnier, quand il a ouvert les yeux dans le cercueil, il a découvert que celui-ci était plus grand que prévu et contenait deux corps... le sien et celui de l'homme à tout faire, vraiment mort. Et ça se termine avec les premières pelletées de terre qu'on balance si mes souvenirs sont bons.
Manque peut-être juste cette petite tension à la fin du tien Charles.


pas vu cette épisode ! pour la fin, je me suis plutôt inspiré d'un film hollandais, je crois, avec BP Donnadieu qui avait d'ailleurs donné lieu à un remake américain: la disparue avec jeff Bridges.

Charles 19/04/2005 @ 11:30:25
de très bonnes sensations dans tes métaphores, beaucoup de style c'est certain, tu as très très bien placé tes contraintes!!
petit bémol, je n'ai pas saisi le "vous" et son intérêt, peux-tu m'éclairer
bravo


en fait, j'aime beaucoup l'emploi du "tu" ou du "vous" en tant que narrateur. (par exemple : la modification de Butor ou l'homme qui dort de Pérec)

je trouve qu'il permet une implication, une identification du lecteur plus rapide.

ici, l'utilisation d'un "il" distancié aurait tenu le lecteur un peu à distance. et un "je" l'aurait moins impliqué directement dans ces péripéties.

enfin, c'est ce que j'ai tenté de reproduire ici... :-)

Kicilou 19/04/2005 @ 12:02:49
L'emploie du "vous" me fait penser aux 'livres dont vous êtes le héro" où généralement l'ambiance est assez "n'effrayante". J'apprécie particulièrement le coup de la lampe qui ne s'allume pas... Vieille terreur d'enfant qu'on retrouve souvent dans les cauchemrads (dans les miens en tout cas! )
Je rejoins les autres pour la fin : bien trouvée mais peut-être pas assez dévelopée.
Par contre, j'aurais bien aimé savoir qui étaient ces "méchants", qu'avait-elle découvert... Bref, une histoire un peu plus longue.

Charles 19/04/2005 @ 12:19:41
qu'avait-elle découvert...



comme quoi, ça marche pas si mal le "vous" et l'identification car pour moi, le personnage principal était un gars...

Kicilou 19/04/2005 @ 12:24:24
qu'avait-elle découvert...



comme quoi, ça marche pas si mal le "vous" et l'identification car pour moi, le personnage principal était un gars...

... et bien oui, ça marche !

Sibylline 19/04/2005 @ 12:38:58
C'est n'effrayant comme tu es en retard!!
Je lirai cela ce soir

Loupbleu 19/04/2005 @ 13:19:54
Tu es très très n'en retard mais c'est aussi très très n'effrayant en effet ! Le pire étant ce que tu ne dis pas dans le texte mais que tu laisses supposer et qui fait encore plus peur.

L'emploi de vous est excellent dans ce contexte. J'ai bien aimé. Je vais peut-être t'être redevable de quelques cauchemars ...

Sibylline 19/04/2005 @ 20:45:27
Wouah !... terrible ! Tout à fait n’épouvantable.
Je n’ai pas bien saisi comment on passait de la chambre d’hôtel au cercueil, mais on y passe bel et bien, et vite fait. Ton texte est très bien écrit, par contre, moi je ne trouve pas que les mots imposés soient passés sans peine. Je trouve que le « tour d’écrou » n’est pas trop bien placé. On perd du temps à se demander « Quel tour d’écrou » ? A propos de la serrure avant de se répondre « Ah oui ! La contrainte… » De même, la passiflore… Et la devinette ? C’est quoi ?

Krystelle 21/04/2005 @ 09:36:26
Et la devinette ? C’est quoi ?


La devinette? elle est dans le titre non?

Alors moi je ne suis pas fan du "vous". Le temps que je m'y fasse, j'étais déjà à la moitiè du texte et du coup je ne suis pas rentrée d'emblée dans l'ambiance. Je trouve aussi que la taille du texte (trop court) nuit à l'instauration d'un climat angoissant.
Par contre j'ai trouvé la fin très n'éffrayante et bien pensée. L'écriture est toujours aussi fluide et agréable.

Olivier Michael Kim
21/04/2005 @ 09:40:36
Hihi ! Oui c'est pas mal :-) J'aime surtout la forme, mais le reste m'a plu aussi.

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