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Tistou 28/02/2005 @ 18:49:18
Il était une fois un père qui était très méchant avec son fils.
Pierre, le fils, devait toute la journée parcourir la forêt, chercher du bois mort et ramener d’énormes fagots à la chaumière. Son père ne voulait pas qu’il parle.
-Quand tu parles, tu oublies le bois, lui disait-il.
Ce qui n’était pas vrai puisque dans la forêt, il n’y avait que du bois ! Que du bois et des arbres noirs.
Pierre n’aimait pas ramasser le bois et en avait assez de prendre des coups de martinet. Quand Pierre se mettait à parler, aux mésanges et aux écureuils qui habitaient la forêt, son père arrivait derrière lui et le fouettait avec un martinet. Les animaux s’enfuyaient, la forêt se taisait et Pierre peinait alors à ramener les plus gros fagots.
Le jour de ses quinze ans, il partit comme toujours, dans la forêt, mais il avait décidé de ne pas revenir. Il fit bien attention à ne pas parler et partit droit devant. Droit vers la forêt interdite, celle où l’on rencontrait (c’est son père qui le lui avait dit), sorciers, lutins et même licornes.
Les arbres devenaient de plus en plus sombres, plus hauts et les branches étaient de plus en plus tordues, comme si les arbres se tordaient les mains de désespoir. Les écureuils qui l’avaient accompagné au début le laissèrent s’éloigner, tout seul, quand il entra dans la partie interdite. Les mésanges aussi le laissèrent.
Il y avait moins de lumière, il y faisait plus froid. Le silence qui régnait était glaçant et menaçant.
Pierre devait maintenant traverser des fourrés de plus en plus profonds et il s’attendait chaque fois à voir surgir un sorcier.
Mais il avait décidé de ne plus revenir en arrière. Il était trop malheureux.
Au moment où il s’y attendait le moins, il tomba nez à nez avec la licorne. Elle semblait l’attendre, silencieusement, au milieu d’un fourré. Sa corne était terrifiante mais son regard était doux derrière ses longs cils.
Pierre inclina la tête, comme il l’avait entendu dire pour les licornes (si ça avait été un lutin, il lui aurait simplement tourné le dos, mais pour un sorcier, il n’aurait pas su). Du coin de l’oeil il vit la licorne faire de même. La licorne l’acceptait pour maître et il pouvait monter dessus !
-Tu t’appelleras Perle, lui dit-il.
Perle était toute blanche, pas bavarde, mais avec elle Pierre ne craignait ni sorciers ni lutins, et son père ne pourrait jamais le rattraper.
Ils s’installèrent de l’autre côté de la forêt interdite, près d’un village où il allait régulièrement chaparder un peu de viande pour lui et d’orge pour Perle, quand ils en avaient assez des baies de la forêt qu’ils ramassaient tout le jour.

Pierre aimait plus que tout les jours de marché au village où il pouvait déambuler parmi les villageois, les écouter discuter et rire, et parler avec eux sans craindre les coups de martinet dans le dos.
Un matin de marché, comme il flanaît dans les rues étroites, encombrées de paysans qui venaient vendre leurs légumes, il fut stupéfait par la beauté d’une jeune fille, semblable à une fée, qui parcourait la rue principale, s’arrêtant aux étals de fleurs pour acheter les plus belles. Il ne voyait plus que son sourire, n’entendait plus que le son de sa voix lorsqu’elle interrogeait la marchande. Une voix céleste, un sourire angélique. Il alla se présenter à elle :
-Bonjour. Je m’appelle Pierre.
-Je ne dois pas parler aux étrangers, lui répondit-elle, le regardant à peine.

Il oublia ce qu’il était venu faire et la suivit jusqu’à une colline, sur laquelle s’élevait un château aux hautes tours qui semblaient défier les nuages. La grande porte massive, le pont-levis étincelaient au soleil. De l’or, ils étaient en or !
Il apprit plus tard au village que la jeune fille était la princesse du chateau.
Pendant trois mois, il revint au village tous les jours de marché pour revoir la princesse mais elle semblait avoir disparu.
Perle le trouvait changé. Elle éprouvait le besoin de souffler doucement dans son cou quand elle le sentait triste, et à d’autres moments elle était gagnée d’excitation quand il était joyeux à la folie. Ils partaient alors dans de folles cavalcades.
Trois mois avaient passé et Pierre n’avait toujours pas revu la princesse. Il décida d’aller la trouver. Il était amoureux et l’amour est invincible, n’est-ce pas ?
Il trouva sans effort la chambre de la princesse après s’être introduit dans le chateau.
Assise devant sa coiffeuse, elle essayait des colliers de pierres précieuses. Elle parut à peine surprise de le voir entrer.
-Princesse … souffla Pierre, incapable d’aller plus loin.
-Qui ètes-vous ? Et que me voulez-vous ? Et la princesse se mirait toujours dans le miroir, faisant glisser les pierres étincelantes sur sa peau palpitante.
-Je suis le jeune homme du marché. Princesse … Je voudrais vous épouser.
La princesse reposa le collier. Elle se tourna vers Pierre, l’observa rapidement et reprit un autre collier.
-Pour cela, il faudra triompher d’une épreuve. C’est le Roi, mon père, qui l’ordonne.
Pierre mit un genou en terre devant elle ;
-Très bien. Je vais le trouver.
Et Pierre alla trouver le Roi.
Et Pierre se prépara à combattre. Le Roi lui avait demandé d’affronter et de vaincre le Chevalier le plus fort de son armée.
-Demain après-midi, devant la porte du chateau. Tu te battras contre mon meilleur Chevalier, à l’épée. Le vaincu périra.

Nul ne sait ce que Perle avait chuchoté à l’oreille de Pierre avant le combat, mais il devait s’agir d’un puissant sortilège. Alors que plusieurs assauts avaient déja été donnés entre les deux combattants, Pierre perdait pied et l’issue du combat ne faisait plus beaucoup de doutes, lorsque d’un coup Pierre s’était rué sur le Chevalier, l’avait renversé et l’avait transpercé de son épée.
Le Roi l’applaudit, comme la foule qui avait assisté au combat, mais lorsque Pierre s’était présenté devant lui pour recevoir la main de la princesse, il lui avait dit :
-Tu as gagné cette épreuve. Mais j’ai encore un doute. Ramène moi une peau de dragon. La peau d’un dragon donne les plus grands pouvoirs. Je te donne un mois.
La princesse lui avait donné son bouquet et était repartie au bras du Roi, son père.
Pierre était reparti dans la forêt sur Perle. Un peu déçu mais plein d’espoir sur la suite. L’amour ? Ca rend invincible n’est-ce pas ?
Le mois passa très vite. Perle n’avait pu l’aider à trouver un dragon. Elle ne semblait d’ailleurs pas enthousiaste. Au fur et à mesure que les jours avaient passé, qu’ils n’avaient trouvé aucune trace de dragon, le moral de Pierre s’était mis à décliner. Et la vigueur de Perle avec. Elle n’était plus la blanche licorne du jour de leur rencontre. Elle semblait avoir vieilli et se fatiguer plus vite.

Pierre avait fini par comprendre que le Roi s’était moqué de lui. Plein de fureur, le dernier jour, il se décida à retourner au chateau. Avec la peau d’un gros lézard.

Quand Pierre arriva au chateau, il comprit qu’on fêtait un évènement important. Des tables étaient dressées en abondance, des musiciens faisaient danser jeunes gens et jeunes filles. Epuisé, sale, il se rendit à la plus grande table où trônait le Roi et la princesse. Il jeta la peau de lézard aux pieds du Roi. La princesse parlait avec animation avec un jeune homme d’allure fort riche assis à ses côtés. Le collier qu’elle avait choisi lançait mille feux.
Le Roi le considéra avec hauteur sans mot dire.
Pierre avait compris qu’on l’avait éloigné le temps de marier la princesse avec ce jeune homme qui semblait fort riche.
Il se décida :
-Eh bien, monsieur le Roi, m’auriez-vous oublié ?
-Je ne vous ai pas oublié. Je ne voulais pas que vous épousiez ma fille !
L’épuisement, la colère aveuglaient Pierre.
-Je me vengerai monsieur le Roi.Je me vengerai, hurla-t-il. Et il s’enfuit comme les gardes s’approchaient.

La colère, l’esprit de vengeance avaient changé Pierre. Il ne pensait plus qu’au mal. A piller et à tuer.
Perle avait dépéri, avait perdu sa force et sa beauté. Un jour, alors qu’il était particulièrement en colère et qu’il était affamé, dans un geste de folie il avait tranché la tête de Perle et avait mangé la licorne. Il n’avait plus besoin des pouvoirs de la licorne maintenant. Cela faisait longtemps qu’il avait remarqué que les sorciers et les lutins qu’il croisait dans la forêt se détournaient de lui. Comme s’ils lui reconnaissaient un pouvoir maléfique supérieur.
Il avait oublié la princesse, il avait oublié Perle. Il ne pensait plus qu’à se venger de ce qui s’était déroulé quinze ans avant.
Trente ans. Il avait maintenant trente ans et les villageois, effrayés, lorsqu’ils le croisaient de loin, l’appelaient Le Malin. Son allure s’était beaucoup modifiée. N’était-il pas un diable maintenant ? Le Diable ?
Il prit un plaisir cruel à jeter un sort terrible au Roi. Celui ci disparut étrangement et le petit tas de cendres qu’on retrouva dans son lit intrigua fort son entourage.
Pour faire bonne mesure, Pierre (mais était-ce encore Pierre ?) se mit à la recherche de son père, qui l’avait fouetté au début de l’histoire, et le tua.
Aux dernières nouvelles, il est des endroits dans la forêt où il faut être prudent. Toujours parler. Fort. Aux mésanges et aux écureuils. Et ne pas s’arrêter quand une forme étrange se glisse au loin entre les arbres. Le seul talisman-mais il est introuvable-c’est une corne de licorne glissée dans la poche.

Sahkti
avatar 28/02/2005 @ 19:25:05
"(si ça avait été un lutin, il lui aurait simplement tourné le dos, mais pour un sorcier, il n’aurait pas su)": j'aime beaucoup cette petite parenthèse pleine de fraîcheur.

C'est un bel exercice de réécriture Tistou, sans doute un des plus fidèles au textes de Perrine. J'ai envie de dire sa "version adulte", avec une écriture plus affirmée et plus riche, un développement des idées qui tient bien la route et toujours cette petite pointe magique qui s'en dégage et qui fait que ça ressemble vraiment à un conte, il y a quelque chose de spécial dans tout cela quand on le lit.

Kilis 28/02/2005 @ 19:47:01
Tistou, tu es resté vraiment très proche du récit de ta nièce mais j'ai un peu l'impression que le style "conte" c'est pas trop ton truc. Pas grave et... vivement un autre texte de toi.

Killgrieg 28/02/2005 @ 20:21:05
ben moi j'connaissais déjà l'histoire :-))

Non, je trouve, au contraire de kilis, que tu as su adopter le style du conte, et dieu sait que j'en ai lu des centaines à mes filles le soir.
Et puis respect parce que, en bon Tonton, tu as fidèlement rendu l'histoire de Perrine. De jolies trouvailles aussi, j'aime beaucoup le "parler fort" à la fin. Juste quelques sourires pour les animaux qui ressemblent un peu trop à ceux de Disney.
Un joli conte tistou

Lyra will 28/02/2005 @ 20:47:48
Tistou, pour moi les contes ce n'est pas si loin que ça et j'adore toujours ça.
Et j'ai aimé ton texte.

J'ai beaucoup aimé la manière dont tu as étoffé le conte, tu l'as bien romancé, tu as expliqué ce qui avait besoin d'être expliqué, u as bien dosé entre en dire pas assez, et trop en faire.
Je l'ai trouvé bien écrit ce conte, j'ai particulièrement aimé le moment ou Pierre entre dans la chambre, et voit la princesse en face de la coiffeuse, bonne idée ces colliers, que l'on retrouve finalement au mariage.

Y'a pas à dire, dans la famille, vous êtes plutôt complaimentaires ;0)

Lyra will 28/02/2005 @ 20:55:59
Bon je l'avais copié/collé et tête en l'air comme je suis je l'ai oubliée !!!
Alors je rajoute :0))

comme si les arbres se tordaient les mains de désespoir.

Beaucoup aimé l'image.

Moket 28/02/2005 @ 21:10:23
J'ai beaucoup aimé. On retrouve tous les élements du texte mais ce n'est pas redondant, tu as su te détacher de l'original, chose que j'ai eu beaucoup de mal à faire.
En plus, ça se lit bien.

Bolcho
avatar 28/02/2005 @ 23:17:23
Joli Tistou. Comme ils disent les autres, tu nous fait là une version plus mûre, plus développée, plus forte, mais très fidèle à l'original. Et comme je l'ai dit à Moket, il me semble que tu es, toi, strictement fidèle à la consigne... et à Perrine. Bonjour à elle.
Je vais essayer de m'en souvenir la prochaine fois qu'il y aura lieu: "Toujours parler. Fort. Aux mésanges et aux écureuils". Dire que je ne sais même pas à quoi ressemble une mésange. C'est aussi vague pour moi que la licorne.

Sibylline 28/02/2005 @ 23:24:54
Dire que je ne sais même pas à quoi ressemble une mésange. C'est aussi vague pour moi que la licorne.

Oh, bon sang!! Dire que c'est un de nos plus jolis oiseaux! J'adore les mésanges bleues.
http://images.google.fr/images/…

Bolcho
avatar 28/02/2005 @ 23:29:04
Merci Sib: le dessus bleu et le dessous jaune, je vais essayer de m'en souvenir.
Dessus bleu dessous jaune Dessus bleu dessous jaune Dessus bleu dessous jaune Dessus bleu dessous jaune

Sibylline 28/02/2005 @ 23:34:07
Tistou il est tard et je n'ai le temps de lire qu'un texte, le hasard a voulu que ce soit le tien. Peut-être le plus "collé" au texte de départ d'après ce qu'en disent les autres commentateurs, mais en tout cas je l'ai beaucoup aimé. Je l'ai trouvé plein de poésie et de charme et vraiment, ma première impression se confirme, c'est quand même une histoire terrible.
J'adore les contes. La première partie m'a enchantée, après... l'histoire devient moins jolie, mais pas ton style.

Krystelle 01/03/2005 @ 15:25:16
"Il était amoureux et l’amour est invincible, n’est-ce pas ?"

"Il avait oublié la princesse, il avait oublié Perle. Il ne pensait plus qu’à se venger de ce qui s’était déroulé quinze ans avant. "

Ton conte a démoli en quelques lignes tous mes rêves de petite fille! (mais je reconnais qu'il pouvait difficilement en être autrement compte tenu du texte d'origine)

J'aime beaucoup l'écriture. Il est vrai qu'un peu plus de liberté aurait donné de l'élan à ce conte.

Bluewitch
avatar 01/03/2005 @ 17:39:33
Ton texte est charmant, Tistou. Fidèle, plein de douceur et d'imagination. Comme si tu avais mis un décor au texte de Perrine. C'est vrai que je ne regarderai pas au style, mais plutôt à l'atmosphère et à la simplicité qui font que je n'hésiterais pas à le lire à un enfant qui me demanderait une histoire.
Très joli.

Bluewitch
avatar 01/03/2005 @ 17:41:58
Dire que je ne sais même pas à quoi ressemble une mésange. C'est aussi vague pour moi que la licorne.


Ah, moi j'en vois tous les jours par la fenêtre, les bleues ou les charbonnières. Aussi des moineaux, des rouge-gorges (un couple) et parfois des pinsons. Mais ils sont plus discrets... ;o)

Kicilou 01/03/2005 @ 20:50:11
C'est, je pense (te je ne suis pas la seule on dirait), le texte qui cole le plus à celui de Perrine. je trouve qu'il a, au début au moins, un ton enfantin, cette petite pureté des beaux contes pour enfants. Ton texte, j'ai l'impression que j'aurais pu le lire dans un recueil de conte: il respire le merveilleux et l'imaginaire pour enfant. Je ne reconnais pas trop ton style mais tu as d'autant plus de mérite à t'être addapté ainsi à ce qu'avait écrit ta nièce. C'est le texte le plus "conte merveilleux traditionnel" de tout ceux que j'ai lu jusqu'à présent.

(et pour ma non-participation je t'ai répondu à l'endroit où tu m'as posé la question, sur le texte de Kilis je crois)

Lyra will 01/03/2005 @ 20:59:49
Dire que je ne sais même pas à quoi ressemble une mésange. C'est aussi vague pour moi que la licorne.

Oh, bon sang!! Dire que c'est un de nos plus jolis oiseaux! J'adore les mésanges bleues.
http://images.google.fr/images/…

Qu'est-ce que Roger fait au milieu des mésanges ?
:0))))
C'est pourtant pas un bel oiseau...

Sibylline 01/03/2005 @ 21:02:50
Exact!!! Je n'étais pas descendue jusqu'à Roger! Non, les mésanges, ce sont les autres. (Faut tout vous dire, vraiment!!)

Yali 01/03/2005 @ 22:19:58
T'es dedans Tistou, en plein. Je vais essayer de dire : c'est un peu comme si c'était histoire de rubicube*, Perrine en a composé une face et tonton à composé les cinq autres, et moi j'aime bien les rubicubes en ordre parce que, y'a plus qu'a l'offrir à sa nièce pour qu'elle se le remélange et, c'est un sacré joli cadeau que tu lui fais-là.

* Orthographe à la comme ça vient.

Fee carabine 03/03/2005 @ 03:05:12
C'est bien la comparaison de Yali, avec le rubixcube (? j'ai un doute aussi sur l'orthographe). Une version très joliment étoffée et enrichie du conte de Perrine, avec de belles trouvailles: les arbres qui se tordent les mains de désespoir, les colliers de pierres précieuses (et ce qu'ils nous révèlent sur la princesse) et puis la conclusion - la prochaine fois que j'irai me promener dans les bois, c'est sûr, je parlerai très fort aux écureuils et autres tamias!

Un beau cadeau, non seulement pour Perrine mais pour nous tous aussi: un beau conte de l'oncle Tistou comme quand on était petit :-).

Toundra 03/03/2005 @ 14:39:17
Je trouve le texte assez bien dans l'ensemble, bien que pour moi, ce n'est pas un style d'écriture qui m'enchante particulièrement... Je trouve qu'il n'y pas assez de détachement par rapport au texte de Perrine ; c'est surement voulu mais ça me gêne par le côté mi-enfantin mi-adulte...
Sinon, pour finir sur une bonne impression ;-) il y a de très belles phrases pleines de poésie (citées ci dessus dans les autres messages)

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