Mon Mac venait de se faire la malle devant mes yeux quand j’entendis quelques pas sonores résonner sur le carrelage Art Nouveau du hall d’entrée. A ma première visite, il m’avait plu d’emblée, ses nuances vert de gris, ses volutes. Il avait la patine qu’on attend d’un sol maintes et maintes fois foulé. Il avait dû voir passer des générations entières mais gardait une fraîcheur exceptionnelle. Les propriétaires de l’immeuble ne l’avaient fort heureusement pas troqué contre un granito bien plus pratique dans les années 70. J’en avais visité d’autres, des bâtisses mutilées par le temps et les modes. Celle-ci avait traversé le siècle dernier sans ses outrages. Oui, elle me plaisait cette maison vieillotte et discrète, au charme désuet. Même bloquée dans ses entrailles, elle me plaisait.
J’attendis avec impatience les premiers pas qui résonneraient sur le marbre des escaliers des étages inférieurs. Je repris ma position, tête en bas pour apercevoir plus vite la personne qui monterait, une femme, sans aucun doute. Je supposai que j’allais découvrir la chevelure rousse de ma voisine du dessus. Au trouble de mon agent immobilier à son évocation, elle devait être d’une grande beauté. J’espérai qu’elle serait moins étrange que les autres personnes croisées jusqu’ici. Elle me libérerait et je pourrais essayer de retrouver la trace de mon livreur. L’immeuble n’était pas bien grand et je n’avais pas entendu le grincement de la porte d’entrée jusqu’ici, il devait donc être à l’intérieur, avec cette usurpatrice sans doute. Quelle folie que de penser qu’il y avait deux Lucette Millemains dans le même immeuble. L’employé de l’agence n’avait pourtant pas mentionné de nom qui ressemble au mien lorsqu’il m’avait décrit les autres locataires. Il m’avait dit aussi que la maison était calme et je commençais à douter sérieusement de ses paroles.
Les pas s’arrêtèrent et n’entamèrent pas le marbre de l’escalier. Je restai là, suspendue dans le silence quand le vacarme d’un troupeau d’éléphants me mit en alerte. Ca barrissait, ça grondait sous et au-dessus de moi. Je craignis le pire. La machinerie s’ébranla. L’ascenseur s’ébroua et ma tête heurta la paroi en bois ciré. Je n’osai pas me redresser, ma prison de fortune avait enfin entamé sa descente. Moi, je décidai d’attendre le retour au calme pour retrouver une position décente.
La porte s’ouvrit d’un coup, toute grande, j’étais toujours au sol. Je pus lire la stupeur de celle qui m’avait libérée. Elle avait simplement dû appuyer sur le bouton et ne se rendait pas compte de son acte. Voir une femme assise dans l’ascenseur devait la surprendre. Elle n’était de toute évidence pas rousse et pendant que je me redressai, j’en profitai pour la détailler. Elle portait des chaussures de mauvaise facture, des collants en résille mauve, une jupe noire et une tunique fushia près du corps. Sur ses épaules pendait un énorme sac informe qui dépassait des contours de son corps. Elle avait des cheveux blonds décolorés avec à leur base, une repousse châtain de quelques centimètres. Quelques mèches roses venaient relever le décor de son visage. Celui-ci était tout à fait surprenant, il était barré de 2 longues traînées de rimmel bleu mais il s’en dégageait un air mutin que les 2 rivières n’arrivaient pas à éteindre. Elle devait avoir à peine 18 ans.
Je balbutiai un merci un peu honteux. Elle ouvrit la bouche sans prononcer un seul mot, une main tenant la porte, l’autre le portrait de Dorian Gray en édition de poche et soutenant un ventre bien rond. Le temps que je me rétablisse dans une position normale, elle s’écroula dans mes bras. Je faillis perdre mon équilibre, elle n’était pourtant pas bien lourde. Voilà autre chose. Je tentai tant bien que mal de ne pas la laisser tomber lorsque j’entendis des pas lourds résonner dans l’escalier, quelqu’un descendait. Les mots sortirent tout seul, il me fallait un coup de main de toute urgence.
- A l’aide !
J’attendis avec impatience les premiers pas qui résonneraient sur le marbre des escaliers des étages inférieurs. Je repris ma position, tête en bas pour apercevoir plus vite la personne qui monterait, une femme, sans aucun doute. Je supposai que j’allais découvrir la chevelure rousse de ma voisine du dessus. Au trouble de mon agent immobilier à son évocation, elle devait être d’une grande beauté. J’espérai qu’elle serait moins étrange que les autres personnes croisées jusqu’ici. Elle me libérerait et je pourrais essayer de retrouver la trace de mon livreur. L’immeuble n’était pas bien grand et je n’avais pas entendu le grincement de la porte d’entrée jusqu’ici, il devait donc être à l’intérieur, avec cette usurpatrice sans doute. Quelle folie que de penser qu’il y avait deux Lucette Millemains dans le même immeuble. L’employé de l’agence n’avait pourtant pas mentionné de nom qui ressemble au mien lorsqu’il m’avait décrit les autres locataires. Il m’avait dit aussi que la maison était calme et je commençais à douter sérieusement de ses paroles.
Les pas s’arrêtèrent et n’entamèrent pas le marbre de l’escalier. Je restai là, suspendue dans le silence quand le vacarme d’un troupeau d’éléphants me mit en alerte. Ca barrissait, ça grondait sous et au-dessus de moi. Je craignis le pire. La machinerie s’ébranla. L’ascenseur s’ébroua et ma tête heurta la paroi en bois ciré. Je n’osai pas me redresser, ma prison de fortune avait enfin entamé sa descente. Moi, je décidai d’attendre le retour au calme pour retrouver une position décente.
La porte s’ouvrit d’un coup, toute grande, j’étais toujours au sol. Je pus lire la stupeur de celle qui m’avait libérée. Elle avait simplement dû appuyer sur le bouton et ne se rendait pas compte de son acte. Voir une femme assise dans l’ascenseur devait la surprendre. Elle n’était de toute évidence pas rousse et pendant que je me redressai, j’en profitai pour la détailler. Elle portait des chaussures de mauvaise facture, des collants en résille mauve, une jupe noire et une tunique fushia près du corps. Sur ses épaules pendait un énorme sac informe qui dépassait des contours de son corps. Elle avait des cheveux blonds décolorés avec à leur base, une repousse châtain de quelques centimètres. Quelques mèches roses venaient relever le décor de son visage. Celui-ci était tout à fait surprenant, il était barré de 2 longues traînées de rimmel bleu mais il s’en dégageait un air mutin que les 2 rivières n’arrivaient pas à éteindre. Elle devait avoir à peine 18 ans.
Je balbutiai un merci un peu honteux. Elle ouvrit la bouche sans prononcer un seul mot, une main tenant la porte, l’autre le portrait de Dorian Gray en édition de poche et soutenant un ventre bien rond. Le temps que je me rétablisse dans une position normale, elle s’écroula dans mes bras. Je faillis perdre mon équilibre, elle n’était pourtant pas bien lourde. Voilà autre chose. Je tentai tant bien que mal de ne pas la laisser tomber lorsque j’entendis des pas lourds résonner dans l’escalier, quelqu’un descendait. Les mots sortirent tout seul, il me fallait un coup de main de toute urgence.
- A l’aide !
Je voulais juste tirer mon chapeau à Kilis, Tistou, Yali, Kicilou, Sibylline et Bluewitch pour leurs textes à eux. Je ne vous l'ai pas dit en temps et en heures mais j'ai beaucoup apprécié vos textes, très loin de mes lectures habituelles, surprenants donc, pour moi mais agréables, finalement...
Bonne lecture et vivement la suite.
Bonne lecture et vivement la suite.
Ouh la la! Ca se corse! Tu t'es auto-influencée, Polochon?
Il vaudrait mieux qu'elle ne reste pas coincée dans l'ascenseur, celle-là. Dans son état...
Mais qui est-ce? Joli cadeau que tu fais là à cette pauvre Sahkti! Pourvu que l'inspiration la visite. Sinon, ta minette risque de lui apporter plus de questions que de réponses.
J'ai bien aimé ton épisode.
Il vaudrait mieux qu'elle ne reste pas coincée dans l'ascenseur, celle-là. Dans son état...
Mais qui est-ce? Joli cadeau que tu fais là à cette pauvre Sahkti! Pourvu que l'inspiration la visite. Sinon, ta minette risque de lui apporter plus de questions que de réponses.
J'ai bien aimé ton épisode.
On retrouve Lucette!!
Ca se lit sans difficulté, ça coule très bien. Rien à redire.
Et un nouveau personnage fait son apparition!! A ce rythme-là, on en a pour quelques tours encore...
Ca se lit sans difficulté, ça coule très bien. Rien à redire.
Et un nouveau personnage fait son apparition!! A ce rythme-là, on en a pour quelques tours encore...
C'est quoi, tes lectures habituelles?
C'est quoi, tes lectures habituelles?
Ha heu en ce moment? Je suis dans une période Azimov. Je lis ses livres très vite, comme les Zweig.
Je suis tombée sous le charme de Le Touze, Besson, sous les conseils de mon gentil libraire.
J'adore Tolkien mais ses decriptions m'épuisent et je suis obligée de le distiller à petites doses. J'aime beaucoup Ecco mais pareil, il faut que je le déguste doucement, ne pas vouloir en absorber trop en quelques jours. Il me faut parfois plus de 6 mois pour finir un livre.
J'ai aimé Van Cauwelaert et Werber mais oserais-je dire que je les aime moins et que j'attendrai la sortie des poches pour acquérir les nouveaux?
Je me laisse guider par mes envies, je ne lis pas toujours la même chose, parfois je suis déçue, d'autres fois très enthousiaste... Assez monomaniaque, quand j'aime un livre d'un auteur je lis toute sa production... Voilà pas de quoi casser trois pattes à un canard en somme.
Me voilà dans de beaux draps... Merci Polochon! J'en fais quoi moi de la jeunette au ventre rond ? :)))
J'aime bien ce texte car il insuffle un moment de réflexion avant de rebondir, l'arrivée de ce nouveau personnage ouvre un tas de pistes et ça relance le débat des idées. On ne sait toujours pas ce que sont devenus le livreur et la vieille dame, ni Nicéphore et sa rouquine.
Bref... va falloir que je me concentre!
J'aime bien ce texte car il insuffle un moment de réflexion avant de rebondir, l'arrivée de ce nouveau personnage ouvre un tas de pistes et ça relance le débat des idées. On ne sait toujours pas ce que sont devenus le livreur et la vieille dame, ni Nicéphore et sa rouquine.
Bref... va falloir que je me concentre!
Fallait bien que je me débrouille avec une Lucette disparue de l'ascenseur ;-) Sublimation de son corps non astral?
Je suis certaine que tu vas te débrouiller comme un chef!
Pour ce qui est du Je/Elle, j'ai tranché pour le Je, la dernière fois que Lucette était présente, elle utilisait le Je.
Je suis certaine que tu vas te débrouiller comme un chef!
Pour ce qui est du Je/Elle, j'ai tranché pour le Je, la dernière fois que Lucette était présente, elle utilisait le Je.
ahhh...Lucette est enfin délivrée !!!
J'aime bien la petite nouvelle... ou devrais je plutôt dire les deux petites nouvelles?nouvaux? Sahkti, à toi de voir ;0)
Merci Polochon pour cet épisode, qui chamboule tout, mais c'est trés bien ;0)
J'aime bien la petite nouvelle... ou devrais je plutôt dire les deux petites nouvelles?nouvaux? Sahkti, à toi de voir ;0)
Merci Polochon pour cet épisode, qui chamboule tout, mais c'est trés bien ;0)
Polochon, j'aime bien ton épisode, joliment écrit et, un personnage en plus... un! un et demi, deux... qui dit mieux?
Excellent et surtout marrant cette histoire. Bravo Polochon, on ne t'a pas appelé de si loin pour rien ! ;-)
Et l'immeuble a pris de la gueule avec son beau carrelage art déco ; je m'étais imaginé un immeuble un peu sordide.
Tous les épisodes sont vraiment bien. Mais que se passe-t-il là tout en haut ??? Suspens !!!
Et l'immeuble a pris de la gueule avec son beau carrelage art déco ; je m'étais imaginé un immeuble un peu sordide.
Tous les épisodes sont vraiment bien. Mais que se passe-t-il là tout en haut ??? Suspens !!!
j'ai tout lu et je voulais tirer mon chapeau à tout le monde. Un peu étrange certaine fois mais sinon l'histoire est sympa et laisse pas mal de porte ouverte. Polo, ton texte est très bien (à mon gout en tout cas) et le "je" est enfin de retour. Bravo
Polo, ton texte est très bien (à mon gout en tout cas) et le "je" est enfin de retour. Bravo
Tout pareil qu'Erika !
Comme si notre pauvre Lucette n'avait déjà pas assez d'embarras!! Où allat donc cette jeunette, aussi? Ca nous en fait des questions tout ça!
Joli épisode, Polochon.
Joli épisode, Polochon.
allait évidemment
Tu restes dans la ligne, éditoriale?, Polochon. C'est marrant de constater comme tous nous nous adaptons au style de celui qui lance. En tous cas, ça me plait beaucoup. Et ton texte, et le fait qu'on arrive à faire quelque chose de cohérent ensemble, ou disons les uns derrière les autres. Moi, j'aime bien ton épisode, pour le désarroi de Lucette, pour l'apparition de la petite nouvelle (en dehors du ventre rond, il y a du Polochon dedans?), et pour la liberté donnée aux suivants d'imaginer qui vient de la délivrer et où ils sont passés quand même!
Une sacrée famille à gérer, moi je vous le dis, et il va falloir sérieuesement réviser tous les épisodes pour suivre!
Merci Polochon, ce fut un plaisir.
Une sacrée famille à gérer, moi je vous le dis, et il va falloir sérieuesement réviser tous les épisodes pour suivre!
Merci Polochon, ce fut un plaisir.
Où allait donc cette jeunette, aussi? Ca nous en fait des questions tout ça!
Hahaha en écrivant j'avais bien sûr ma petite idée, la première mouture la révélait, j'ai préféré finalement laissé libre court à l'imagination des suivants. Je suis curieuse de voir ce qu'on fera de mon enfant à moi, mon petit personnage, disparaîtra-t-elle aussi vite qu'elle est venue? C'est étrange de créer un personnange sans connaître son destin. Pauvre Kilis, elle doit s'en faire des cheveux pour Lucette ;-)
Tu restes dans la ligne, éditoriale?, Polochon. C'est marrant de constater comme tous nous nous adaptons au style de celui qui lance. En tous cas, ça me plait beaucoup. Et ton texte, et le fait qu'on arrive à faire quelque chose de cohérent ensemble, ou disons les uns derrière les autres. Moi, j'aime bien ton épisode, pour le désarroi de Lucette, pour l'apparition de la petite nouvelle (en dehors du ventre rond, il y a du Polochon dedans?), et pour la liberté donnée aux suivants d'imaginer qui vient de la délivrer et où ils sont passés quand même!
Une sacrée famille à gérer, moi je vous le dis, et il va falloir sérieuesement réviser tous les épisodes pour suivre!
Merci Polochon, ce fut un plaisir.
Et bien ma foi oui, je suis restée dans le ton, est-ce le fait que j'ai lu et relu les épisodes précédents? Le style s'est imposé à moi au départ avec beaucoup de violence, mes premiers essais ne me convenaient pas du tout, rien ne coulait, tout allait trop vite. J'ai relu les textes et la suite m'est venue, progressivement, avec la même idée de départ mais beaucoup plus naturellement.
Haaaaaaa le syndrome de la femme enceinte, désolée j'en vois partout pour le moment... En dehors du ventre rond, pas des masses de Polochon, j'ai pioché le look à une inconnue croisée en début de semaine...
J'ai conscience ne pas avoir fait avancer le schmilblik... Nous sommes toujours au même moment qu'au départ de mon texte... Une chance en plus pour yali, peut être, de concrétiser la rencontre de Nicéphore et d'Esther ;-)
Est-il important de faire avancer le Schmilblick? Nous avons la vie devant nous!
Bien écrit, fluide; agéable à lire.
Une femme enceinte à quelque chose comme dix-huit piges, une femme pressée donc ?! Va-t-elle enfanter dans l'ascenseur ? Qui est le père ? Que de questions… Allez Sahkti ;-)
Une femme enceinte à quelque chose comme dix-huit piges, une femme pressée donc ?! Va-t-elle enfanter dans l'ascenseur ? Qui est le père ? Que de questions… Allez Sahkti ;-)
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