Angoulême 2017, Otto et Marc-Antoine Mathieu…

Marc-Antoine Mathieu est un auteur atypique. Quand je lis ses ouvrages – je les ai presque tous lus et relus – j’ai le sentiment d’être face à un explorateur, un aventurier, un découvreur des nouveaux espaces du récit en bande dessinée, de la narration graphique. Son dernier ouvrage, Otto, l’homme réécrit, met encore plus en avant son aspect de créateur d’images narratives et d’univers nouveaux !L’ouvrage est à la fois un bel objet, format à l’italienne offert dans un beau coffret cartonné, et un livre d’une puissance étonnante tant dans la forme du récit que dans le contenu lui-même. La forme car avec Marc-Antoine Mathieu il n’est plus possible de définir la bande dessinée… Un récit ? Une série d’images ? Une image fixe qui bouge quand même ? Une bande son ? Mais pour entendre quoi ? L’âme humaine ? Attention, on est passé dans le fond de l’histoire…Sur le fond, justement, venons-y ! C’est une bande dessinée anthropologique, philosophique, métaphysique, profondément humaine, désespérée peut-être aussi car la malle d’Otto – sorte de mémoire externe si on peut dire – est celle qui nous renvoie à nos vies, à chacune de nos vies et cela peut sembler rude… A ce titre, il y a chez Marc-Antoine Mathieu une forme contemporaine de l’absurde que l’on avait plus l’habitude de voir au théâtre en attendant des amis comme Godot ou d’autres…Oui, certains bondiront en entendant une telle proximité entre un autre de bandes dessinées et Samuel Beckett ! Mais, ceux qui ont lu tout ou partie des albums de Marc-Antoine Mathieu comprendront certainement…Pour moi, il s’agit certainement d’un des meilleurs livres de Marc-Antoine Mathieu, un des plus profonds et fascinants. Je l’ai déjà lu deux fois et il y aura encore d’autres lectures à venir…Mais revenons à la rencontre d’Angoulême. Normalement, je n’aurais pas dû être seul. Tous les étudiants voulaient venir rencontrer Marc-Antoine Mathieu… Mais voilà, on fait des plans, on se répartit le travail, on désigne les leadeurs d’interview puis… on s’adapte ! On gère les retards de certains auteurs, cela décale tout et c’est ce qui s’est passé en ce premier après-midi d’Angoulême. Un léger retard de Pierre-Denis Goux et pour arranger tout le monde Yannis se retrouve à interroger seul Jérôme Lereculey et moi Marc-Antoine Mathieu… Heureusement, l’entretien est enregistré et sera diffusé prochainement à la radio car il y a des occasions qui ne se reproduisent pas très souvent !

Magnifique travail, très beau livre, grand auteur, dans tous les cas, je ne peux que vous conseiller la lecture d’Otto, l’homme réécrit, publié aux éditions Delcourt.

Les commentaires sont fermés.