Angoulême, les ogres-Dieux et Gatignol…

Durant le festival d’Angoulême, nous avons eu le plaisir de pouvoir rencontrer Bertrand Gatignol, dessinateur de la série des Ogres-Dieu qui compte maintenant 2 tomes : Petit et Demi-sang. Nous aurions bien aimé avoir dessinateur et scénariste, mais parfois il faut prendre ce que l’on nous propose. Comme les deux ont travaillé en symbiose totale, nous étions très vite rassurés sur la qualité de l’interview…L’album, Les Ogres-Dieux, nous plonge dans un conte gothique familial, cruel et anthropophage, qui débute par la naissance d’un Petit homme, qui porte sur lui le signe de la dégénérescence d’une famille d’ogres, qui, à force de consanguinité, rend les générations de plus en plus petites. Gatignol nous immerge avec talent dans cette bédé poétique à l’univers grandiose et fascinant, entrecoupée de textes rappelant la généalogie des ogres.La collaboration Gatignol-Hubert, dessinateur-scénariste, fut fusionnelle. En tant que premier lecteur, il participa à certains réajustements de scénario pour améliorer encore le projet. Puis, ‘Hubert lui donnait un scénario finalisé, des références documentaires, voire des montages photos, Gatignol passait au dessin. La confiance entre les deux pour la construction graphique fut de mise, et la volonté de Bertrand de retranscrire le plus clairement et limpidement possible les propos d’Hubert permit d’obtenir ce magnifique résultat.C’est donc un véritable travail artistique global qu’entreprend l’artiste : dosage des noirs, équilibrages, nuances de gris, cadrages… Gatignol se voit d’ailleurs plus comme metteur en scène, interprète, dirigeant séquences et découpages, que comme « simple » illustrateur. Et cela se ressent : la maîtrise de la mise en scène fait que nous somme happés dans cet univers d’oppression, à l’environnement immense, mais également infiniment petit. Les découpages et cadrages évoquent les différentes échelles pour immerger le lecteur dans un univers qui les domine.

Cette belle collaboration nous offre donc deux bédés majestueuses, ornées de dorures, qui évoquent finement la manière d’appréhender le livre. Chaque album peut être lu séparément même si on comprend bien que le tout constituera un grand œuvre !!!

Cynthia

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