Angoulême 2017 et la rencontre avec Aude Massot

Durant le festival international de la bande dessinée d’Angoulême, on a rencontré un grand nombre d’auteurs et d’autrices. On a essayé de vous rendre au compte au mieux de toutes ces rencontres et globalement les productions ont été nombreuses. Vous avez été nombreux à lire, à commenter, à montrer que tout cela vous intéressait !En prenant le temps de relire tout cela, j’ai vu que nous avions oublié quelques rencontres… oui, certains auteurs ont pu même croire qu’on les avait méprisés, sous-estimés, voués aux gémonies… Il est donc temps de réparer tout cela car il ne s’agissait que de l’oubli bien involontaire des journalistes surbookés… Donc, que nos amis Aude Massot, Vincent Henry et autres Wandrille se rassurent : on n’oublie définitivement personne et chacun aura sa place à un moment !!!

Pour Aude, soyons précis, l’oubli vient du fait que nous ne l’avons pas pris en photo. Son livre avait bien retenu mon attention, la rencontre s’est très bien passé mais pas de photo ! Et comme c’est souvent à partir des photos que l’on reconstruisait l’emploi du temps et écrivait les articles, elle s’est trouvée oubliée… mais pas définitivement !D’abord parce que son livre, Chronique du 115, une histoire du Samu Social, est un très bon livre. C’est une enquête reportage en bédé sur le Samu social et c’est donc, disons-le clairement, salutaire ! Bien sûr, on a tous entendu parler du Samu social mais qui sait vraiment de quoi il s’agit ? Aude Massot qui a toujours aimé regarder les gens dans l’espace public a décidé d’en faire son sujet d’études, d’en faire une bande dessinée et elle l’a fait avec une méthodologie journalistique… recherches, documentation, entretiens, terrain…

Le tout est très bien construit car même si elle a suivi un plan pédagogique solide, même si les informations sont nombreuses, les témoins de toutes sortes, le tout se lit comme un roman et donne autant de plaisir au lecteur que n’importe quelle bande dessinée. Oui, l’aventure humaine c’est bien de l’aventure !!!La préface du livre est de Xavier Emmanuelli et c’est bien normal d’autant plus que le créateur du Samu social a été son premier contact, son premier témoin rencontré pour réaliser cette grande enquête.

La rencontre avec Aude Massot a été très agréable car cette autrice-journaliste-dessinatrice est une femme qui répond avec franchise, précision et détail à toutes les questions. Elle est l’une des oubliée de la série d’articles mais je dois vous avouer que dès le retour d’Angoulême elle fut l’une des premières diffusées en radio car il n’y avait presque rien à reprendre dans l’enregistrement « son »… précision, concision, douceur de voix, chaleur humaine… tout était au rendez-vous pour que la rencontre avec les auditeurs se passe bien… Merci !

Cet ouvrage est aussi la preuve que la bande dessinée peut aborder tous les sujets, qu’elle a un rôle citoyen à jouer dans notre démocratie, qu’elle peut peut-être même participer à la sauver… Allez savoir !

Avec Aude Massot les sans-abri, les sans domicile fixe, les oubliés et les exclus redeviennent des femmes et des hommes comme les autres, respectables, dignes et humains, profondément humains… des citoyens aussi, ne l’oubliez pas !

Un livre salutaire que tous les lycées devraient avoir !

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