The Walking Dead: interview du dessinateur Charlie Adlard

Parfois, tout se passe tellement vite que les évènements en viennent à se bousculer, à tel point que l’on peut se retrouver rapidement dépassés. C’est ce qui nous est arrivé lors de notre rencontre avec le dessinateur de The Walking Dead, Charlie Adlard.

Charlie Adlard, dessinateur de la série The Walking Dead

Troisième jour de festival, nous n’en sommes plus à notre première interview. Les réglages de caméra et de micro n’ont plus de secrets pour nous, les questions sont prêtes dans nos esprits, nous sommes parés. Et pourtant… c’est après quinze bonnes minutes d’une interview menée en anglais, dans une ambiance très conviviale, que nous nous rendons compte que la caméra n’a pas fonctionné…

C’est pourquoi, à défaut de vous proposer un montage vidéo de cette rencontre, il vous faudra vous satisfaire de sa retranscription. Mais ne dit on pas «  peu importe la forme, du moment que le fond y est » ?

Clémentine : Avez-vous été surpris de l’ampleur qu’à pris le phénomène The Walking Dead ?

Oui ! Je le suis toujours d’ailleurs. Surtout lorsque je repense aux difficultés auxquelles on a du faire face pour lancer le projet. Je me demande parfois comment nous pouvons avoir autant de succès alors que nous somme si éloignés de genre prédominant en Amérique, le comics avec tous les supers héros que cela entraine.

Clémentine : A force de dessiner des zombies, vous arrive t-il d’en rêver la nuit ?

Non (rires). Finalement, dans la série, les zombies sont là pour mettre en valeur les personnages principaux. Je suis plus concentré sur leur évolution que sur la présence des zombies.

Clémentine : Vous intéressiez vous déjà au monde des zombies avant The Walking Dead ? Où bien est ce le scénario qui vous a poussé à entrer dans ce monde ?

Je ne m’y intéressais pas particulièrement. Bien sur, j’ai vu les films de zombies, comme tout le monde, mais je n’étais pas un grand fan non plus. Par contre, lorsque l’on m’a proposé le scénario, ce que j’ai trouvé le plus intéressant était le caractère des personnages principaux et leurs possibilités d’évolution. Je ne me suis pas dis que c’était le projet du siècle, que le scénario de Robert était la meilleure chose qui m’ait été proposée. J’ai surtout accepté parce qu’il m’a proposé ce scénario à une période de ma vie où je ne travaillais sur aucun projet, je me suis dis «  pourquoi pas ? ». Vous connaissez ces séries où l’on commence les premiers épisodes en se disant « oui, ce n’est pas trop mal, je vais attendre la suite » puis au bout d’une dizaine, on devient complètement accro ? C’est ce qui m’est arrivé avec le scénario de Robert. Au début je me laissais porter par l’histoire, puis tout d’un coup, je me suis retrouvé en présence d’une histoire bien plus profonde.

Clémentine : Lorsque vous recevez un script de Robert Kirkman, quel est le degré de liberté qu’il vous laisse quand à votre travail de dessinateur ?

Je dessine ce qu’il écrit. A part ça, j’ai une totale liberté pour tout ce qu’il n’a pas écrit, dans la limite du raisonnable (rires). Il envoi toujours le script complet, donc la plupart du temps que sais ce que dois coucher sur le papier, pas comme pour les Marvels, où c’est quasiment au dessinateur d’imaginer certaines scènes (rires). Néanmoins, Robert ne fait pas de descriptions très détaillées. S’il souhaite quelque chose de vraiment spécifique, il me le fait savoir. Ce qui me laisse pas mal de libertés pour adapter mon dessin.

Clémentine : Avez-vous déjà travaillé sur le plateau de la série télévisée éponyme ?

Non, et je n’ai jamais vraiment souhaité participer à la conception de la série. Ils ne m’ont pas demandé non plus ! (rires). Mais la série étant basée sur du réalisme et non pas sur de la science fiction, je ne ressens pas le besoin de m’impliquer, comme cela aurait pu être le cas pour des décors de science fiction ou des costumes que j’aurai dessinés. Ici, les décors sont naturels, villes ou espaces sauvages. Par contre, j’ai été à un tournage et j’ai même joué le rôle d’un zombie !

Clémentine : Quel est votre personnage préféré ?

Michonne

Michonne ! Je trouve son caractère profond, cherché et surtout, elle sait se défendre ! Si je devais me retrouver au milieu de ce monde de zombies, c’est avec elle que je veux rester (rires !). Mais j’aime aussi Andrea, qui commence la série en étant un personnage « faible » et qui devient un excellent sniper ! Je trouve que le développement des personnages est un élément essentiel des comics, sans quoi l’histoire deviendrait très vite monotone.

Clémentine : La série The Walking Dead compte plus d’une centaine de numéros. Pensez-vous vous approcher de la fin ?

Je pense que la longueur de The Walking Dead fait sa force. En effet, elle nous laisse le temps de développer les personnages, ce qui donne envie au lecteur de connaitre la suite, de suivre leurs aventures.

Mais dès que les ventes commenceront à chuter, c’est sûr que nous arrêterons la série. Pour nous, le public se sera lassé. C’est la seule chose qui pourra vraiment nous stopper. J’espère juste que les ventes chuteront lentement, comme ça cela nous laisse le temps de trouver une fin satisfaisante ! (rires). Mais si tout se passe bien, Robert m’a dit qu’il avait assez d’histoires en tête pour continuer pendant des années !!!

Charlie Adlard, thank you very much.

Une réflexion au sujet de « The Walking Dead: interview du dessinateur Charlie Adlard »

  1. Merci Shelton pour cet interview.
    Et c’est un fan de la série qui te le dis !
    C’est vrai que l’évolution et la profondeur des personnages est ce qui fait l’intérêt de cette série, au-delà du suspense par ailleurs très bien mené.