Préparons nos rencontres d’Angoulême 2019 : Bernard Yslaire

Généralement, quand on parle de la série bédé Sambre, on se doit de donner une multitude de qualificatifs extraordinaires, d’y joindre des citations littéraires, poétiques, romantiques… Certains vont jusqu’à parler d’une nouvelle Comédie humaine en bande dessinée et ainsi Bernard Yslaire devient le Balzac de la fin du vingtième siècle…Une telle démarche, même si je la comprends, me déplait car la bande dessinée est pour moi un art narratif à proprement parler et je n’ai pas besoin de convoquer les grands romanciers ou poètes du dix-neuvième siècle pour affirmer que Bernard Yslaire est un grand de la bande dessinée !C’est en 1986 que deux auteurs, Bernard Yslaire et Balac (connu aussi dans le monde de la BD sous le nom de Yann) crée cette grande saga familiale, Sambre. Dès le premier album nous sommes plongés dans le drame et une époque (1848). Le drame puisque le père, Hugo Sambre, se suicide. Il laisse inachevé un manuscrit, La guerre des yeux. Sa femme semble penser que son mari était fou, tout simplement tandis que sa fille Sarah veut terminer le manuscrit paternel et que Bernard, le fils, semble très perturbé par la mort de son père… Et, il y a aussi Julie, une jeune femme braconnière, de la rue, aux yeux rouges…Un drame va se nouer dans cette famille de province et le lecteur entre dans la grande saga des Sambre ! Yslaire, qui maintenant travaille seul sur cette série, pensait décliner la série sur 12 albums. Seulement, les cinq premiers sortiront sur dix-sept ans et de nombreux lecteurs se diront alors – dépités – que la série ne connaitra jamais sa fin, son apothéose…Mais, en bédé comme en amour, il ne faut jamais jurer de rien, n’est-ce pas ? Alors, Bernard Yslaire s’est remis au travail et depuis 2011, trois nouveaux albums sont arrivés… Du coup les lecteurs ont repris le moral et finissent par espérer que les quatre derniers albums puissent sortir un jour… Même si, parfois, Bernard Yslaire laisse entendre que sa crainte est de ne pas pouvoir terminer son grand œuvre, car il s’agit bien d’une œuvre au sens propre du terme, une œuvre majeure de la bande dessinée !Alors, pour moi, ce fut d’abord l’occasion de relire les huit albums parus puis de demander un entretien avec Bernard Yslaire. Je me réjouis à l’avance de cette rencontre, ce sera la deuxième fois que j’aurais le privilège de l’interviewer, et je vais même tenter d’intéresser mes étudiants à cette série magnifiquement dessinée et mise en couleur…

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