Direction Quai des bulles en compagnie de Cati Baur…

Je connais Catti Baur depuis assez longtemps… Pensez donc, voici ce que j’écrivais d’elle il y a déjà plus de 12 ans…

« On avait pu suivre le travail de Cati sur son blog, puis dans un petit ouvrage de la collection Shampoing (J’arrête de fumer), mais avec « Vacance », elle devient une grande auteure, oui, vous savez, une vraie… Et ça fait plaisir à voir, à lire ! Bravo Cati ! Il faut savoir aller au bout de ses envies, comme ton héroïne Marie. Bon vent ! Continue, dessine, raconte, enchante-nous ! »

Aujourd’hui, je changerai un mot. Je dirai autrice à part entière puisque le mot est devenu celui qu’il faut utiliser pour une femme qui écrit… Pour le reste, force est de constater qu’elle a continué à dessiner, raconter et nous enchanter !

Elle s’est distinguée en adaptant le roman de Malika Ferdjoukh, Quatre sœurs, en nous livrant quatre magnifiques volumes. Puis elle a écrit Vent mauvais que j’ai tout particulièrement apprécié et dont je disais à sa sortie :

«… la force de ce roman graphique – oui, c’en est un aussi – est de poser les relations humaines au cœur de la vie, de montrer l’évolution des personnages et d’ouvrir malgré le drame des perspectives positives… Béranger et Marjolaine sont à la fois des personnages bizarres mais des personnages que l’on croise tous les jours… Béranger, Marjolaine, c’est un peu nous… Les deux filles aussi évoluent et elles peuvent ressembler à nos enfants, à nos nièces, nos petites voisines…

Béranger est à la fois un homme fort, celui qui délaisse Paris pour se reconstruire, mais aussi l’homme faible qui se laisse emporter, qui boit et qui finit par suivre le vent mauvais… à moins que ce ne soit le vent qui le pousse dans le gouffre !

Les thématiques sont très nombreuses et le nombre ne nuit pas à leur traitement : la création, le travail, la vie familiale, le vieillissement, l’amour, le conformisme, l’éducation, la lecture, le jeu, la violence… Le traitement graphique, même s’il peut vous surprendre au départ, est d’une très grande qualité et Cati Baur confirme qu’elle est bien devenue au fil des ans et des publications – non, Cati, je ne suis pas en train de dire que tu es devenue vieille, juste expérimentée et talentueuse – une véritable autrice de bandes dessinées, une grande professionnelle et une créatrice très sensible ! »

Maintenant, avec « Le club des inadapté.e.s », elle s’appuie sur le roman de Martin page pour nous offrir à lire un album à la fois pour adolescent, mais aussi pour les parents et grands-parents… Une excellente façon d’aborder la différence avec les plus jeunes, sans parti pris ni idéologie, en douceur, en humanité, en toute fidélité avec ce qu’est cette autrice, une belle personne !

Ce dernier album est délicieux ! Sur le roman de Martin Page, elle a su construire graphiquement des personnages crédibles, attachants et bien réels… Mais ses autres livres méritent la lecture sans aucun doute et je suis très heureux de la retrouver sur les bords de la Manche pour une interview dans le kiosque à BD !

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