Chalon dans la rue avec la compagnie CIA

Il fallait oser faire un spectacle sur Jean Jaurès et l’ouvrir par les cris de Jaurès contre la guerre au moment où on n’a pas tout à fait terminé les « célébrations » de cette première grande boucherie internationale, la Guerre de 14-18. C’était osé et la Compagnie Internationale Alligator (CIA) l’a fait, plutôt bien et de façon populaire c’est-à-dire en faisant plonger son public dans un discours politique…

Ici, avec ce spectacle Rue Jean Jaurès la compagnie CIA fait du théâtre de rue, je dirais même du discours de rue ? Chaque acteur monte sur une échelle pour prendre la parole, se faire entendre et pour distinguer les personnages de cette fresque politico-historique, le spectateur doit observer les chapeaux, seuls signes distinctifs… Tous les personnages sont tournants et, du coup, chacun joue le Grand Jaurès à un moment ou un autre, de la chambre maternelle à l’Assemblée Nationale, de l’école à la rue, du lycée où il enseigne à la maison familiale…

J’ai beaucoup aimé la façon de raconter la vie de Jaurès – car c’est bien de cela qu’il s’agit – avec des moments forts comme la Commune, les élections législatives – gagnées ou perdues – et les discussions entre camarades pour construire l’avenir des ouvriers…

Un très beau spectacle citoyen, pédagogique et historique. On a l’impression que le spectateur est respecté, que l’on cherche à lui apprendre des éléments qui sont peut-être perdus au fond de sa mémoire, que l’on a envie de tirer vers le haut contrairement à certains spectacles de la télévision contemporaine…

Désolé, je m’étais promis de rester sage aujourd’hui et de rester consensuel… Enfin, j’avoue, j’ai adoré ce spectacle et on se sent revigoré après, prêt à se battre encore un peu plus, pour la justice, pour l’équité, pour construire une planète plus ouverte et agréable à vivre…

Je terminerai ma petite chronique en évoquant très rapidement une belle séquence de ce spectacle consacrée à l’Affaire Dreyfus, de la pseudo trahison au J’accuse de Zola, du premier procès au second, de la première dégradation à la seconde…

Merci à cette compagnie de nous présenter ce qui reste comme un bel exemple de théâtre de rue, de théâtre engagé et de spectacle de qualité… Mille fois merci et à très bien tôt !

Les commentaires sont fermés.