Rencontres à Angoulême : Etienne Le Roux avec Michel et Estelle

J’ai toujours eu une forme d’admiration pour ceux qui se lançaient dans des projets au long terme et qui allaient jusqu’au bout de leur idée, de leur concept… Quand Eric Corbeyran et Etienne Le Roux m’avaient parlé de leur idée, suivre un groupe de personnes durant toute la guerre de 1914-1918, avec une série de dix albums, sans être dubitatif, je me disais quand même que ce serait long d’aller jusqu’à la fin, surtout avec des albums qui sortiraient tout au long des années 2014-2018. Oui, un anniversaire, c’est un anniversaire, pas un à-peu-près !

Alors, j’ai lu le premier album, fait connaissance avec ces jeunes hommes appelés à partir à la guerre alors qu’ils avaient des projets de vie en gestation, en devenir… Ils avaient aussi des amours, des passions, des sacrés caractères… En lisant, j’ai découvert un talent graphique, celui d’Etienne Le Roux. Je le connaissais un peu mais là ce fut une belle révélation. Ses personnages étaient crédibles, vivants, attachants…Chaque année, je retrouvais Etienne, parfois accompagné de son scénariste Eric Corbeyran que je connais bien et depuis fort longtemps, et nous parlions de ces personnages et de cette guerre qui allait changer leur vie… Je me suis attaché à ces personnages, j’ai souffert avec eux, j’ai attendu la fin de la série pour qu’enfin ils puissent retrouver la vie… Mais dans quel état ?La question qui se posait pour moi et Estelle, seule étudiante à être tombée sous le charme de cette magnifique série, était de savoir comment le dessinateur se sentait après avoir terminé cette grande saga humaine…Alors, on peut dire qu’il va bien, qu’il est partagé entre le soulagement d’avoir terminé et le fait que ses personnages le quittent, en quelque sorte… Il faut passer à autre chose et c’est le propre des auteurs qui dans une carrière font plusieurs séries, racontent plusieurs histoires… Etienne Le Roux avait commencé avec difficultés sa carrière en bandes dessinées car il n’avait pas eu la chance de tomber sur la bonne série qui allait fonctionner et trouver ses lecteurs. Je l’avais lu dans l’Education des assassins, série de qualité, et c’est pour cela que j’ai été heureux de le voir arriver avec 14-18. En cours de série, il a aussi écrit un très bon scénario qui est devenu une magnifique bédé avec le dessin de Vincent Froissard ce qui démontre que cet homme, Etienne Le Roux, est un très bon auteur de BD.Après une belle rencontre où j’ai laissé Estelle mener les débats, j’attends maintenant avec impatience et curiosité les prochains travaux d’Etienne Le Roux… J’ai le sentiment que l’on ne sera pas déçu… Quant à Estelle, elle est repartie avec une très belle dédicace d’un des personnages qu’elle affectionnait, Maurice !

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