Lanfeust, Didier Tarquin et Angoulême 2018

Il y a quelques années, sous la pression amicale, filiale et bien sympathique d’un de mes enfants, je plongeais dans la série Lanfeust de Troy. Le scénariste Christophe Arleston et le dessinateur Didier Tarquin étaient pour moi de grands inconnus et je n’avais pas beaucoup lu à cette époque d’Heroic fantasy !

Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’avais lu quelques petites choses (je pense aux bandes dessinées Aria et Thorgal, au roman Le Seigneur des Anneaux…), j’avais joué à certains jeux de rôle (merci à la revue Jeux & stratégie) et je n’avais malgré tout aucune attente spécifique vis-à-vis de cette série dont trois tomes étaient déjà parus…

Ainsi donc j’entrais dans l’univers de Lanfeust de Troy ! Une série étonnante qui allait me convaincre, ainsi que toute la famille, probablement un peu comme la série des Aventures d’Astérix le Gaulois avait conquis toute la Gaule… Oui, une série avec de l’aventure, de l’humour, des références et des citations, des grands décors, des personnages extraordinaires, des situations époustouflantes… Et avec tout cela de la fantaisie c’est-à-dire une pointe de magie, des personnages mythiques, de l’imaginaire débridé… Bref tout et son contraire et, surtout, du bonheur pour le lecteur !Comme il existe probablement quelques personnes ignorant tout de cet univers, disons que Troy est un monde, un univers, une planète, où vivent des humains et de nombreuses créatures extraordinaires comme des trolls. Les humains ont des pouvoirs magiques très variés, ce qui fait la particularité de chacun, et les trolls sont des sauvages qui sont persuadés d’être très civilisés. Parmi les humains, il y a un certain Lanfeust, un apprenti forgeron, qui va découvrir qu’il a le don de faire fondre le métal… et je vais cesser de tout vous raconter car c’est à vous de découvrir tout cela si ce n’est pas encore fait !

Voilà, je connaissais la série Lanfeust, restait à interviewer un jour les auteurs… et ce ne fut pas simple du tout ! La première fois que je suis venu au festival international de la bande dessinée d’Angoulême, je souhaitais les rencontrer. Je n’imaginais pas du tout la difficulté de cet objectif. Dès mon arrivée sur le stand Soleil – à cette époque on ne pouvait pas le manquer car une grosse musique rock inondait nos oreilles empêchant d’ailleurs tout dialogue, à fortiori tout enregistrement radio – je découvrais stupéfait une file d’attente d’au moins 60/70 personnes… Je me renseignais et on m’indiquait que ces festivaliers attendaient Didier Tarquin – dessinateur de Lanfeust – mais que l’on ne savait pas du tout quand il serait là… L’attachée de presse me fit comprendre qu’elle pouvait me caler des rendez-vous avec beaucoup d’auteurs mais pas Tarquin et Arleston… Snif, snif ! Au moins ai-je pu ainsi découvrir des auteurs comme Paul Glaudel, Ange, Nolane, Roman, Croquet, Bonte…Heureusement, par la suite, j’ai pu rencontrer Christophe Arleston, surtout d’ailleurs pour parler d’autres séries comme Leo Loden ou ensuite Ekhö… Mais je ne désespérais pas, une fois, au moins une fois, de pouvoir m’entretenir avec Didier Tarquin… Les rendez-vous se prenaient mais jamais il ne venait, à tel point que je ne me faisais plus aucune illusion… C’est d’ailleurs pour moi l’illustration que les journalistes n’obtiennent pas toujours tout, immédiatement, du premier coup !

C’est durant le dernier salon du livre de Paris, Livre Paris 2017, que j’ai pu interviewer Didier Tarquin pour la première fois ! Ce fut donc l’occasion de balayer une grande durée, de feuilleter ensemble près de 24 tomes, de tirer les leçons d’un tel succès… Un moment bien sympathique dont ont profité les auditeurs du Kiosque à BD, mon émission hebdomadaire sur la bande dessinée sur RCF en Bourgogne…

A la fin, alors que je faisais le rapprochement entre Astérix et Lanfeust, Didier m’avouait que cette similitude était très souvent faite par les lecteurs, les fans, les critiques, les journalistes… Oui, probablement les conséquences d’un humour puissant, de personnages forts (Lanfeust = Astérix, Hébus = Obélix), d’aventures plaisantes à lire et qui permettent aux différentes générations de trouver de quoi satisfaire les instincts de lecteurs…

Comme le dit très bien Tarquin, le succès ne s’explique pas et pour les auteurs, il faut juste en profiter sans se prendre la grosse tête !

En tout cas, je ne pouvais que le remercier de cette rencontre et j’espérais n’avoir pas à attendre aussi longtemps pour la prochaine rencontre !!! Ce sera normalement chose faite – attention ce n’est jamais acquis – lors de ce prochain festival d’Angoulême… Un rendez-vous avec Tarquin dès le premier jour et une rencontre avec Christophe Arleston un peu plus tard…

Que du bonheur !

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