La maison circulaire de Rachel Deville

C’est à Angoulême, lors du festival international de la bande dessinée, que j’ai rencontré, un peu par hasard, Rachel Deville. Elle présentait son travail, La maison circulaire, à la Maison des peuples et de la paix d’Angoulême. Une pièce entière lui était consacrée pour une exposition de qualité. Tout de suite son graphisme m’a attiré avant de plonger dans sa narration graphique que j’ai adorée !La maison circulaire est une bande dessinée atypique, c’est le moins que l’on puisse dire. Rachel y raconte des rêves qu’elle a mis en images sous forme de bédé. Chaque chapitre est un rêve, tout simplement. Il n’y aura donc pas moins ni plus de cohérence scénaristique qu’il n’y en a dans un rêve ! Cela aura donc la connotation parfois d’une histoire fantastique, parfois sentimentale ou sociale…A chaque fois, ces récits sont tournés vers le fort intérieur humain, sur des sensations et des émotions comme la solitude, l’angoisse du futur, l’admiration des lieux, la recherche ou la fuite des autres, l’incompréhension de ce qui se passe… Bref, très vite, on se met à rêver avec Rachel…Du coup, au bout de quelques pages, on ne sait plus si on est dans le rêve de Rachel ou le nôtre. D’autant plus que certaines situations peuvent nous sembler habituelles, rencontrées ou maitrisées… Chacun met du sien dans cette lecture et c’est ce qui la rend intime, personnelle, profondément humaine…Oui, même si je n’ai jamais été à Barcelone, ville visitée par Rachel – dans la réalité et dans ses rêves – j’avoue m’être senti chez moi plus d’une fois et je peux dire que j’ai beaucoup apprécié cette lecture de La maison circulaire ! Lors de la visite de son exposition, j’ai eu le plaisir d’interviewer Rachel Deville. J’ai évoqué son univers, son travail, la difficulté d’être autrice de bandes dessinées aujourd’hui… et l’omni présence de la construction humaine dans cette dernière bande dessinée. Oui, les rêves ne l’entrainent pas dans la nature ou l’érotisme torride, elle se meut presque tout le temps dans des villes, dans des constructions, dans des univers architecturaux… Le titre, La maison circulaire, est d’une grande logique quand on termine la lecture même si tout n’est pas maison ni encore circulaire…Voici, en tous cas, un magnifique roman graphique à découvrir, lire et faire lire ! Cette autrice est à faire connaitre et cela montre aussi la qualité de cette maison d’éditions, Actes Sud BD, qui produit chaque année des albums de grande valeur !!!

Quant à Rachel Deville, je la remercie pour le temps passé, sa gentillesse et sa disponibilité ! A une prochaine fois !!!

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