Angoulême 2017 et la guerre de 14-18 !

La célébration et les hommages aux combattants du premier conflit mondial, la Guerre de 14-18, continuent et se prolongeront jusqu’en 2020 car il y a fort à parier que l’on fera bien un petit quelque chose pour le Traité de Versailles… En attendant, certaines publications BD ont abordé et racontent encore la guerre, la Marne, la Somme, Verdun… dans ces multiples publications, j’ai repéré une série atypique car elle a choisi de prendre un angle essentiellement humain et a donc laissé de côté les aspects politiques et militaires…Eric Corbeyran, le scénariste de la série 14-18, a décidé de poser en quelque sorte son objectif sur un village, sur un groupe de jeunes gens. Ils vivent heureux, jusqu’en 1914, ont des amourettes, voire des amours, boivent un peu, se chahutent gentiment, constituent une bonne bande de jeunes… Ils sont sur le point de devenir de bons adultes, d’honnêtes citoyens, d’entrer dans la vie active… et, malheureusement pour eux, c’est dans la guerre qu’ils vont entrer…Ces huit jeunes hommes vont constituer le panel de Corbeyran et Le Roux, le dessinateur de la série. Ils vont les suivre année après année, dans ce terrible conflit. On suivra aussi, c’est logique, les copines, femmes et familles de ces huit jeunes gens… Et on va les voir évoluer au cours de cette guerre qui va définitivement les transformer, peut-être même leur faire perdre leur humanité…Ce qui est remarquable dans cette série, c’est que le choix de montrer les humains avant toutes choses transforme le récit et nous éloigne de la chronologie stricte. D’ailleurs, les auteurs jouent avec efficacité de petits récits d’après-guerre si bien que l’on voit certains changements profonds chez ces êtres humains…Je trouve cette série très complète, très riche en informations, en éléments historiques, profondément humaine et porteuse, même, d’éléments de réflexion sur la guerre, la vie, la mort, Dieu, la paix, l’amour, l’enfance, le travail, l’autorité… Elle est très bien dessinée par Etienne Le Roux. C’est pour cela que chaque année, depuis le début de cette série, je rencontre les deux auteurs qui sont sympathiques et chaleureux. J’ai l’impression que peu de journalistes cherchent à les voir comme si parler de la guerre, de la mort, de la folie pouvait toucher ceux qui en parlaient… Non, la barbarie est contagieuse, certes, mais pas quand on en parle de façon pédagogique et préventive, avec humanité… et là ces deux auteurs sont rois !Une très belle rencontre et comme il y a encore quatre tomes à venir, à très bientôt !!! Pour ceux qui n’étaient pas à Angoulême, ils seront tous les deux les 4 et 5 mars 2017, à Dijon, dans le cadre du festival Vini BD dans la salle Devosges.

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