Rencontre avec Daniel Michel, auteur de romans policiers….

Quand on est responsable de cours dans une formation TAIS (Techniques et activités de l’image et du son), quand on est particulièrement l’enseignant communication, histoire des médias, reportage radio, il est important de trouver des moyens de motiver les étudiants, de les faire travailler dans le réel, dans le concret, et de leur transmettre ce que d’aucuns appelleraient de la culture. Tout cela est très compliqué et je tente, jour après jour, de leur offrir des éléments pour qu’ils se les approprient  et qu’ils construisent eux-mêmes leur propre culture. C’est peut-être moins ambitieux, surement plus pédagogique.

A ce titre, j’ai toujours pensé que le roman policier était une forme de littérature plus facile à utiliser, plus motivante, et qu’en poussant, paisiblement, mes étudiants à lire chacun un roman policier, je participais ainsi à la promotion du livre, mine de rien… Ensuite, en les invitant à présenter aux autres le roman lu, je leur donnais l’occasion d’un exercice oral motivant puisque la note – il faut bien noter certains exercices – est obtenue en comptant les étudiants convaincus par la présentation de leur camarade et ceux qui ont envie de lire le roman présenté… Oui, je sais cela peut en surprendre quelques-uns mais je crois que tout cela peut développer la motivation, l’envie…

Pour déposer une petite cerise sur le haut du gâteau, j’ai décidé de mettre mes étudiants en contact avec des auteurs. Ce fut d’abord avec des auteurs bédés lors d’une dédicace à Chalon sur Saône, puis ce fut à Montreuil, lors du salon du livre et de la presse jeunesse, enfin, ce fut dans leur propre salle de cours avec la venue de Daniel Michel, auteur de deux romans policiers… C’était le 5 décembre 2014 !

Daniel Michel est un écrivain que j’ai rencontré un peu par hasard grâce au site CL (critiques libres) sur lequel j’ai présenté ses deux ouvrages.

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/43579

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/43546

Il acceptait de venir rencontrer mes étudiants de façon amicale, simple, et gratuitement. Juste pour le plaisir de l’échange, juste pour le bonheur de rencontrer des étudiants, lui qui avait été enseignant dans une partie de sa vie active… Le retraité, que dis-je, le jeune retraité venait nous donner de son temps et nous l’avons accueilli avec bonheur… et même concentration si je regarde mes étudiants avec attention…

J’ai demandé à mes étudiants de réaliser un portait de cet auteur, et voici quelques-uns des travaux reçus. Je ne vous demanderai pas de les noter, n’allons pas jusque-là quand même, mais rien ne vous empêche de réagir… Et si vous voulez découvrir les romans de Daniel Michel, alors j’aurai même atteint mon objectif ultime, faire découvrir un bon auteur dont j’attends avec impatience le prochain ouvrage !!!

Merci à Daniel Michel, à sa gentillesse, sa patience, et un merci spécial pour avoir accepté d’écouter une étudiante présenter son propre roman Malbec Amer…  Mais, place aux regards de mes étudiants…

Shelton

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Daniel Michel m’est apparu comme un homme qui donne de l’importance à chacune de ses paroles. Peut-être est-ce grâce à son âge avancé, ou à ses nombreuses et riches expériences professionnelles…

Cécile

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Soudain l’écrit vint.

Lorsqu’il arriva la salle était vide. L’homme portait un manteau vert aux manches retroussées et aux boutons de cuir marron, comme en portaient beaucoup d’hommes de sa génération. Son sac exposait un petit logo noir et blanc de la wwf (world wildlife fund) qui évoquait son profond respect de la nature. Il déposa ses affaires et s’assit sur un coin du bureau. Ses jambes minces le portaient pourtant bien, il avait l’air légèrement moins âgé qu’il ne l’était. De plus, les cheveux blancs qui éclaircissaient son visage lui donnaient un air sympathique. Son regard plongea à travers la fenêtre… Le soleil, levé depuis quelques heures, commençait à réchauffer la ville de sa froide nuit d’hiver tandis que l’épais brouillard se dissipait lentement. Au pied du bâtiment, la Saône s’écoulait tranquillement, soutenant un petit groupe de cygnes blancs qui nageaient au rythme de l’eau. Le temps fuyait comme les rides qui creusaient son visage. Tandis que ses 75 dernières années l’avaient étonnement conduit ici, l’arrivée des premiers élèves le fit sortir de ses pensées…

Après une brève présentation, ils entamèrent la discussion. L’homme aimait bien raconter des histoires, et laissait sentir la pédagogie de sa carrière de professeur lorsqu’il s’adressait aux étudiants. En effet, après avoir enseigné le marketing à Lyon, il contribuait activement à la reprise des études de personnes désirant évoluer dans leur domaine professionnel, voire en changer complètement.

Après avoir publié quelques ouvrages universitaires il s’était mis à écrire des polars, selon lui, c’était la meilleure façon de construire une histoire autour d’un événement conducteur, tout en l’agrémentant de petits détails renseignant les lecteurs sur une société qu’il appréciait. D’ailleurs il avait l’habitude de dire qu’un écrivain était un chercheur avant tout. C’est pourquoi, après avoir recueilli de nombreuses informations sur la condition de l’Argentine, pays dans lequel il suivit un stage de fin d’étude, il décida d’écrire son premier roman, « Malbec Amer » ou la confrontation entre la vision d’un commercial, propriétaire d’un vignoble et de son employé indien, portant encore la souffrance de son peuple dans le cœur. La classe était remplie, les étudiants observaient, écoutaient, prenaient en notes les mots qui s’échappaient de sa bouche afin d’en dresser le portrait à posteriori. A cette occasion il leur confia être un amoureux de la musique classique, qui constituerait d’ailleurs, l’univers de son prochain roman. Ouvrage que l’homme prenait soigneusement le temps d’écrire à tête reposée. Une fois le cours terminé, il était désormais temps de regagner sa région actuelle, la Savoie.

Lorsque l’écrivain repartit, il laissa un cadeau aux étudiants. Non pas quelque chose que l’on peut toucher ou voir, plutôt un cadeau sous la forme d’une émotion, comme s’il avait alimenté une petite idée rangée dans une boîte, leur offrant l’espoir de voir vivre cette idée. Malgré le fait qu’il n’y ait plus personne, la salle n’était plus vide pour autant.

Adeline

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Portrait d’un écrivain amateur

Daniel Michel est un grand homme de 75 ans. Lunettes à branches fines habillant un visage aux traits tout aussi fins. Chemise et pull assortis par les motifs : des carreaux, petits et grands. Les tons assez ternes de ses vêtements sont à l’opposé du sien : jovial, avenant et pressé de partager avec nous. Il délaisse bientôt la place chaude et rassurante du radiateur pour venir se placer face à nous, droit et sûr de lui. Son amour de la musique classique rencontre son passif d’enseignant en marketing et management alors que son engouement pour les voyages ne tarde pas à le rejoindre. En filigrane, une chose demeure : l’écriture, un fil plus noir d’encre que rouge sang qu’il suit depuis sa retraite. Cette discussion semble devenir peu à peu à l’image de sa manière d’écrire : intuitive, ouverte et sans détour.

« L’imagination est moins « importante » que l’intérêt que l’on porte à un sujet et qui nous pousse à la coucher sur le papier. »

Cette phrase représente assez bien le travail de Daniel Michel pour qui l’imagination aurait pu constituer un problème. Avant de nourrir les pages de son premier roman de meurtre et d’Argentine, il hésitait à se lancer par peur de manquer d’inspiration.

Et puis un fait divers, raconté par un ami lui donne la matière ou tout du moins l’envie de tenter cette aventure qu’est l’écriture d’un roman.

Aujourd’hui, Daniel Michel est l’auteur de deux romans publiés et en gestation active d’un troisième qui délaissera l’Argentine pour  la musique classique.

Pierre

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Rencontre

Il y a maintenant deux semaines de cela, nous avons eu la chance de rencontrer un homme qui vit et relate ses passions par la littérature. Après avoir écrit plusieurs ouvrages à but théorique (ouvrages marketings et cas pédagogiques) sur la vie de l’entreprise, Daniel Michel se laisse désormais aller à la fiction inspirée d’un vécu en entreprise et de ses voyages. On ressent alors une sorte de renaissance littéraire qu’il a découverte lors de son premier ouvrage Malbec Amer. Et pourtant, pour lui, le thriller ne nécessite pas forcément la vision littéraire, mais le suivi d’une idée principale. Cette façon de voir le thriller nous a révélés une très belle part d’humilité pour cet auteur. Ce trait de caractère est d’autant plus souligné par son souhait de promouvoir la survie des œuvres littéraires. Car ce qui l’intéresse avant tout est la réaction de ses lecteurs et ce depuis ses débuts dans l’écriture, même théoriques.

On ressent cependant de très fortes influences de son ancienne vie professionnelle. Ce manque de détachement est positif concernant la construction de ses œuvres et d’autre part négatif pour  une imagination qui semble bridée par son vécu en entreprise. Par ailleurs, Daniel Michel pensait lui-même manquer d’imagination par rapport à cette pratique théorique de la littérature. 

Il nous a intrigués sur la réalisation de son ouvrage en cours. En effet, pour la première fois, Daniel Michel semble sortir de ces pratiques habituelles de l’écriture en rapport avec son vécu. Dans cette nouvelle œuvre il souhaite parler d’une autre passion qui est la musique classique et où de nouvelles difficultés se sont fait ressentir quant à la réalité de ses personnages.

Aline et Amélia

 

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