Les grilles du parc Monceau
de Patrick Virelles

critiqué par Sahkti, le 11 octobre 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Joie et bonne humeur
Hercule Rochat est un célèbre verbicruciste (à ne pas confondre avec cruciverbiste!) à La Tribune de Paris. Il a épousé Sidonie Verdier, ravissante jeune femme et talentueuse critique littéraire appréciée de ses pairs. Le fleuve du bonheur s'écoule avec frissons et plaisir entre les deux. Jusqu'au jour où un malentendu vraiment malheureux viendra tout gâcher. Et pas forcément comme on pourrait l'imaginer.
Entre le début de cette jolie histoire d'amour et sa fin, Virelles nous conte les destins des uns et des autres, avec moult anecdotes et petites histoires terriblement humaines et attachantes. Des clins d'oeil, des larmes, du rire, de l'humour et la présence discrète mais bien réelle d'un chien débonnaire prénommé Archibald, dont le "vocabulaire" comporte 49 mots tabous à ne jamais prononcer sous peine d'émeute nationale!

Une fois de plus, Patrick Virelles déploie sa gouaille et ses longues phrases rondes et bien en chair pour donner corps à ses personnages et planter le décor. C'est drôle, je l'ai dit, sensible et subtil. Très rapidement, le lecteur se laisse emporter dans les élucubrations de Hercule, baptisé ainsi par sa mère en hommage à Agatha Christie. Tout un programme!
Le livre comporte quelques longueurs, des descriptions qui pourraient être raccourcies. En même temps, il se dégage de tout cela un dynamisme étonnant, au point que je me suis plus d'une fois surprise à lire à voix haute les dialogues entre les personnages lorsque ceux-ci devenaient virevoltants au plus haut point. La fin laisse un goût amer, non pas à cause de sa qualité (elle est parfaite) mais par son contenu, dont je ne vous dirai rien de plus. Cela rend le livre encore plus fort, encore plus beau.
Des mots en bouche... 10 étoiles

Je ne sais pas si Sahkti sera de mon avis, mais lorsque je lis du Virelles, j'ai l'impression de manger une friandise dont je peux ressentir le goût sur mes papilles. Une sensation que je n'avais jamais eue auparavant et qui m'émerveille à chaque lecture d'un roman de Patrick Virelles (jusqu'ici, dans l'ordre, Le Bestiaire impertinent illustré par Alain Regnier, Peau de Vélin et enfin Les grilles du Parc Monceau).
Le plaisir que prend Virelles à jouer avec les mots et à les manipuler est contagieux: ce n'est pas tant l'intrigue qui m'a fait tourner les pages, mais plutôt l'envie de lire de nouvelles phrases, de nouveaux paragraphes, et maintenant un nouveau roman!

Bref, pour en revenir au Grilles du Parc Monceau, un grand moment de lecture, et une fantastique découverte pour tous les amoureux de la langue française...

Mallollo - - 42 ans - 23 juillet 2006