Les cèdres du roi
de Martine-Marie Muller

critiqué par Kreen78, le 27 septembre 2005
(Limours - 46 ans)


La note: étoiles
Amour impossible
Ceci est l’histoire d’amour impossible entre le roi Louis VII et la reine
Aliénor, au 12ème siècle.

Le jeune Louis ne se sentait pas capable d’être roi un jour. Il dut le
devenir par la force des choses. Il fit la connaissance d’Aliénor, et tomba
fou amoureux d’elle. Mais ce qu’il ne savait pas, c’est qu’en se mariant avec
elle, sa vie allait en être bouleversée. Elle va le faire changer. En mal. Car
Louis souffre de ce mariage. Aliénor n’est pas l’épouse dont il avait rêvé.
Mais il est trop amoureux d’elle pour rester invaincu. Il décide alors de
s’engager dans des campagnes militaires, pour être regardé et apprécié
d’elle. Mais cela va bafouer sa foi en la justice et la paix, pour finir par
le détruire.



Je n’ai pas été subjuguée par l’histoire. J’ai eu du mal à entrer dedans. Il
y a beaucoup de descriptions et de dialogues sur les mêmes thèmes pendant plusieurs paragraphes, et j’ai trouvé que ça ne bougeait pas beaucoup. Cela reste néanmoins intéressant à lire.
La carpe et le lapin ? 7 étoiles

Martine-Marie Muller, de l’école de Brive, sort un peu du contexte habituel de cette école. « Les cèdres du roi » est en effet un roman historique.
XII ème siècle, le futur Louis VII (fils de Louis VI Le Gros) n’est pas l’aîné et donc pas destiné à régner. Ce qui lui convient fort bien, le mystère des choses de la religion semblant l’attirer bien davantage. Et puis son frère aîné meurt et … Il deviendra Louis VII. Son père et son conseiller, Suger, ont choisi, stratégiquement, son épouse. Ce sera Aliénor d’Aquitaine.
« Louis, les yeux exorbités, mordait son pouce droit et délaissait sa coupe de vin. Il cherchait des yeux Suger mais sans cesse son regard était aimanté par Aliénor, sa nouvelle épousée dont il ne savait rien. Aliénor était seulement un corps : un corps long et mince, serré dans une somptueuse robe d’écarlate, peau de lait, décolleté carré et profond qui laissait paraître une gorge de lumière. Deux yeux d’un bleu immaculé. Bleu azur. Bleu du ciel, bleu du roi. Non pas ce bleu vide lavé de mille eaux, mais bleu comme le bleu qui tisse le feu. Aliénor semblait une flamme, mêlant à sa personne celle du soleil. Sa tête était auréolée d’une couronne de nattes tressées, maintenant la chute somptueuse et animale d’une crinière de miel qui balayait sa croupe. »
La carpe et le lapin. La carpe deviendra amoureux du lapin mais le mélange est incompatible et amènera Louis VII à réaliser des actions qu’au fond de lui il récuse, et notamment la destruction totale la ville de Vitry-en-Perthois par lui assiégée. Acte ultime, lors de cette destruction à la prise de la ville, les habitants réfugiés dans l’église sont brûlés vifs. Louis VII ne l’a pas forcément voulu. Il ne l’a pas en tout cas empêché. Il est responsable et commence alors la rupture inévitable d’avec Aliénor dont il reste amoureux …
Une page d’histoire, certes, mais traitée avec implication, tel qu’on ne se sent pas dans une relation de l’Histoire mais bien la relation d’une histoire. Notre attention reste soutenue. L’histoire est parfaitement soutenue par la psychologie des acteurs. De la belle ouvrage

Tistou - - 68 ans - 7 octobre 2006