Tao Bang, tome 1 : Le septième cercle
de Daniel Pecqueur (Scénario), Olivier Vatine (Scénario), Didier Cassegrain (Dessin), Fred Blanchard (Autre)

critiqué par Shelton, le 15 septembre 2005
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Quelle femme, cette Tao Bang !
Il y a des noms d’auteurs qui devraient toujours attirer notre attention : avec eux c’est la qualité au rendez-vous, la surprise au bout de l’histoire, des personnages étonnants… C’est le cas de Olivier Vatine et Fred Blanchard… Mais, quand ils font équipe avec des artistes de talent, alors le résultat mérite immédiatement une halte et une lecture en prenant son temps… Si Didier Cassegrain, le dessinateur, est un petit nouveau – ce n’est pas péjoratif car quand on regarde son trait et ses couleurs, on ne peut que regarder avec admiration –, pour Daniel Pecqueur, le co-scénariste, il en est tout autrement car il a déjà offert aux lecteurs Golden City et Golden Cup… et il est encore là avec une très bonne histoire, même si cette fois il surprend les jeunes bédéphiles en nous comptant les aventures tumultueuses de deux bordels de Port Xarnath, Le septième cercle et La marée galante…
Mais, ne nous arrêtons pas à ces petits détails car ce serait réduire cette bédé à une banale brochure pour adulte qui ne se lirait que le soir dans son lit en la tenant d’une seule main et ce n’est absolument pas le cas…
Dans ce premier album, nous arrivons à Port Xarnath par la voie maritime en compagnie de Kesh et Kirin, l’un étant un vieux marin, l’autre un jeune orphelin qui eut dans sa jeunesse le grand maître Songshan, mais en attendant, ils sont tous les deux en fond de cale du navire car ils ont osé boire un tonnelet complet de gnole… et pas n’importe laquelle, celle qui était destinée au Cheik, de l’essence de cycas…
Le Cheik est celui qui dirige la ville, mais, je voudrais vous laisser la surprise de le découvrir dans toute sa laideur, sa cruauté et son imbécillité… Attention, Didier Cassegrain le dessine à faire peur, terroriser les petites filles… mais ce n’est pas grave puisque cette bédé n’est pas pour elles…
Pour comprendre cette aventure, à peu près inclassable, il faut expliquer que le Port Xarmath vit sous le pouvoir du Cheik, une sorte de dictateur monstrueux. C’est lui qui possède Le septième cercle, bordel où les filles sont jeunes, belles et attirantes. Il fait tout pour monopoliser le business sexuel du port… et quand il apprend que Kirin possède une pierre magique qui peut guider son propriétaire vers l’île des Sirènes où vivent les femmes les plus surprenantes… Il décide de tout faire pour conquérir la pierre précieuse et il embauche la fameuse, l’illustre Tao Bang – la voilà enfin – une femme pirate dont l’équipage est entièrement constitué de femmes ! Mais cette énigmatique femme devra se révéler plus pour que nous fassions entièrement sa connaissance…
Un scénario inventif et surprenant, des dialogues souvent de très bonne qualité, un suspens bien construit et, surtout, un dessin et une narration graphique parfaitement adaptés à cette histoire atypique. Les couleurs sont intégrées au récit, en particulier je voudrais attirer votre attention sur les scènes situées chez le nécromant, Kutub-Uk-Tuglat-Nagar… J’aime beaucoup ce personnage, d’ailleurs, bien qu’il appartienne de toute évidence au clan des très méchants…
Pour les amateurs d’exotisme, quelques beaux monstres, quelques séances en mer, et même dans les airs…
Une belle série dont on attend la suite pour se prononcer définitivement…