Evidemment lire du vieux français de la Renaissance, de nos jours paraît quand même un peu moyenâgeux. Ca peut-être même, être perçu pour un non érudit comme (Môa ) comme si j’avais progressé, au début tout au moins, sur un terrain marécageux.
Oui monssu !
Mais il y à tellement de passages jubilatoires qu’on n’en fait plus cas après quelques pages, servant ici, uniquement d’introduction naturellement… Ainsi donc…
L’auberge des Trois-Rois était un fort grand et beau logis, où Samson et moi avions, l’avant-veille, régalé Fogacer d’un succulent rôti de porc pour prix de ses bonnes leçons. Bien je savais donc ce qu’en valait la chère et qu’elle allait retenir Caudebec fort longtemps. Or pensant déjà que mon accommodement avec le baron se ferait sans dam ni dommage, je me réjouissais de ce long séjour des pèlerins en Montpellier pour mon bien-aimé Samson, qui pourrait dès lors mignarder sa dame à loisir, au lieu que non pas « embraser le vent », comme la Fontanette avait dit.
Dès que nous démontâmes, l’alberguière sortit sur son seuil et salua, tout souris, Cossolat, qu’elle paraissait tenir en fort bonne amitié, et lui dit que les Roumieux (C’est ainsi qu’en Montpellier on appelle les pèlerins rendent à Rome) étaient à cette heure matinale attablés déjà en la grande salle, gloutissant quantité de viandes et de vins. J’entrai donc le premier dedans le logis, l’alberguière et Cossolat à ma suite, et pensant que celui-ci était toujours sur mes talons, je pénétrais dans la salle et me dirigeai droit vers le baron pour faire ma paix avec lui. Mais à peine m’eut-il aperçu que, jetant derrière lui le pilon de poulet qu’i était en train de manger, Caudebec se dressa, la face cramoisie, ses yeux bleus lui sortant de la tête et tremblant de tous ses membres en son insensé courroux, - Ha ! Hérétique ! hurla-t-il. Ha vilain ! Ha monstre ! Oses-tu bien montrer céans ta traitreuse face de traite ? Pâques Dieu, je vais bien payer ton audace. Et dégainant sa dague…
Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 14 juillet 2016 |