L'angoisse de la première phrase
de Bernard Quiriny

critiqué par Sahkti, le 1 septembre 2005
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Hommage à Flann O'Brien
"La première phrase: voilà l'ennemi"

Bernard Quiriny entame de la sorte son premier recueil de nouvelles.
Gros coup de coeur personnel pour la dernière nouvelle "Le Théorème de Flann". Quiriny reprend à son compte la théorie développée par le génialissime O'Brien dans "le troisième policier" (voir critique sur ce site) qui veut qu'à force de rouler à vélo, on devient soi-même vélo, moléculairement parlant s'entend. Une théorie complètement loufoque développée avec humour et grand sérieux par l'auteur irlandais dans tout ce qu'elle a d'absurde mais aussi d'effrayant.
Une nouvelle délirante, à l'image du reste du recueil, composé d'histoires particulières, assez étonnantes, qui ne sont ni des fables ni des paraboles mais un mélange de tout ça et plus encore. On fait ainsi la connaissance d'une "mensongerie" qui, après quelques soucis de croissance, repart de plus belle à la conquête du monde. Beaucoup de second degré dans ces nouvelles, de théories malmenées et conduites à l'extrême avec humour et finesse. Chaque récit est l'occasion de découvrir un monde parallèle saugrenu, peuplé par des personnages bizarres et écartelant la norme, celle que l'on s'impose tout en la critiquant, dans tous les sens.
Quinze récits fantastiques qui font basculer le rêve dans la réalité. Ou l'inverse. Après tout, sommes-nous sûrs que ce que nous voyons existe?
Un véritable régal!
Très sympa 5 étoiles

Très bien écrit, l'ambiance créée est très particulière et spécifique à l'auteur. Il y a aussi du "paranormal". Mais bon... On trouve Quinze nouvelles très différentes, parfois inégales et pas forcément attachantes. Je me suis un peu forcée pour le finir... Si vous aimez les nouvelles peut-être trouverez-vous ça mieux que moi,

MEloVi - - 39 ans - 28 août 2012


Entre logique et fantaisie 6 étoiles

"L'angoisse de la première phrase" est un recueil de quinze nouvelles toutes plus insolites les unes que les autres. Entre un écrivain néophyte butant sur la fameuse première phrase, un voleur passe-muraille emprisonné dans un mur, un musée où sont exposées des "Pleureuses",…. Quinze chroniques, assez courtes et inégales, où se succèdent des personnages truculents dont l'un, récurrent, Pierre Gould, genre de héros à tout faire pour l'auteur.
A travers ce recueil, on flirte continuellement entre le fantastique le plus échevelé et la réalité la plus quotidienne. Me reste cependant, après lecture, un curieux sentiment. L'auteur s'amuse de ses histoires délirantes, de ses personnages extravagants, ça se sent. Mais j'ai eu l'impression que cet amusement n'était pas communicatif, que la mayonnaise n'a pas pris pour moi. Dommage. Il n'empêche que pour un premier essai, c'est réussi.

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 13 novembre 2005