D. Daeninckx a une écriture qui sait se faire oublier. Un peu comme un bon traducteur. Certainement D. Daeninckx traduit bien les sentiments et les états d’âme de ses contemporains. Le facteur fatal est traité sous forme de nouvelles successives, chacune correspondant à une étape de la vie de l’Inspecteur Cadin, et à une enquête.
L’Inspecteur Cadin n’est manifestement pas armé pour affronter les dures réalités du métier. Il est bon, ses enquêtes aboutissent mais chacune lui enlève une parcelle d’humanité et …
D’ailleurs dans l’avant dernière l’Inspecteur Cadin n’est plus dans la Police mais enquêteur privé, la déchéance a commencé. Et dans la dernière, la déchéance est là, il est devenu épave.
Les enquêtes ne sont pas bluffantes. Petite horreurs ordinaires du quotidien. C’est peut être pour cela qu’elles sonnent vraies ? Et chacune dans une ville française différente (l’Inspecteur Cadin voit du pays !). On sent un vrai bonheur de la part de D. Daeninckx à restituer les détails qui permettront de singulariser chaque lieu, de le rendre identifiable.
D. Daeninckx est un romancier qui n’en fait pas trop, plutôt dans le mode intimiste. Le genre de polars qui dans 50 ans permettra de bien saisir l’ambiance et l’atmosphère de notre époque.
Tistou - - 68 ans - 14 octobre 2005 |