Tintin, Hergé et les autos
de Charles-Henri de Choiseul Praslin, Andy Jacobs

critiqué par Shelton, le 8 juillet 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Broum... Broum !
Se promener dans l’univers de Tintin, de Hergé, son créateur, c’est aussi s’intéresser à tout ce qui le peuple. C’est pour cela qu’un grand nombre de chercheurs, par plaisir de gosse au départ, sont devenus de véritables tintinologues. Parfois, leur travail se transforme en livre et nous pouvons ainsi pénétrer des domaines que nous ignorions…
L’ouvrage dont je veux vous parler aujourd’hui traite de Tintin, d’Hergé et des automobiles. Sujet banal au départ, mais qui s’avère très pointu…
Hergé aimait beaucoup les voitures, il les observait, il les désirait, puis le jour où il en eut les moyens, il s’en offrit…
On apprend, dans ce très bel ouvrage, qu’Hergé dessina trois de ses voitures, du moins dans les aventures de Tintin : une Porsche 356, bleue – elle n’est présente qu’à travers le regroupement de voitures du Volant club dont le président est notre ami l’indésirable Séraphin Lampion, elle porte le numéro 8, c’est dans la dernière vignette de l’album Coke en stock –, une Opel Olympia et une Lancia Aprilia, deux véhicules que Tintin aura l’occasion de conduire… La Lancia Aprilia est la voiture que conduit notre jeune héros quand il se lance à la poursuite du docteur Müller qui vient d’enlever le petit ange d’Abdallah, dans L’or noir.
Chaque voiture nous renvoie à un épisode des péripéties de Tintin, donc autant de retours dans nos souvenirs de lectures. Je ne suis pas un fan de voitures, ce n’est, après tout, qu’un moyen de transport, mais quel plaisir de relire, chercher et jouer avec les voitures utilisées par Tintin, ses amis, les méchants…
D’ailleurs les amis de tintin conduisent-ils ? Bien ? Voilà un nouveau jeu… Certes, les Dupondt sont des sacrés conducteurs, parfois dangereux pour ceux qui tentent de rentrer chez eux… Combien d’accidents causent-ils ? Parfois, ils ne sont pas en tort comme lors de l’explosion de leur Citroën 5HP verte dans L’or noir… mais pour les 2 chevaux, ne leur confiez pas la votre !
Mais puisque nous parlons automobile, elle est souvent source de perturbation dans les vignettes d’Hergé, moteur du mouvement… Allez dans L’affaire Tournesol voir ce que devient un marché de village en Suisse quand un Italien arrive à pleine vitesse, observez tous les détails et mesurez le talent d’Hergé. La ligne claire le pousse à ne donner au lecteur que ce dont il a besoin, mais pour prendre conscience de la vitesse de la Lancia, il doit nous donner de très nombreux détails, c’est à dire une multitude d’objets et de personnages en mouvement… Comme c’est beau, comme c’est fort !
Dans L’île noire, Tintin va voyager en caravane, en fait pas très longtemps, dans Le crabe aux pinces d’or, il sera remorqué par une dépanneuse, dans le Lotus bleu, il roulera même en auto mitrailleuse… On pourrait compléter les moyens de transport utilisés par Tintin en parlant moto, vélo et, si on acceptait de quitter notre bonne planète, on citerait aussi les avions et une certaine fusée lunaire… mais ce n’est pas l’objet de ce très bon livre que doivent lire tous les tintinophiles et tintinologues, mais la lecture doit être complétée par un retour à la bible dans le domaine, c’est à dire la collection intégrale des aventures de Tintin et Milou…