Voix sans issue
de Céline Curiol

critiqué par Clarabel, le 5 juillet 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Déçue...
Trop éblouie par la critique enthousiaste de Paul Auster dans la magazine Lire, je me suis jetée littéralement sur le roman de Céline Curiol, pleine d'attentes. Trop d'attentes, certes ! Car j'ai vite éprouvé un sentiment de désarroi à suivre le récit de cette narratrice, sans prénom, sans âge, sans visage. Une fille seule, paumée, amoureuse d'un ami qui vit déjà une fraîche histoire d'amour avec un Ange. L'idée était alléchante, du moins prometteuse, mais quelque chose pèche dans ce roman : un peu trop plat, je pense. Et aussi ce sentiment d'être mis de côté, de ne pas être happée dans l'histoire, de ne pas être touchée par cette narratrice. C'est froid, hasardeux et un peu trop sur-vendu (un attaché de presse comme Paul Auster, pour un jeune écrivain, pour un premier roman, quelle aubaine !). Trop, finalement ! Le livre est plus banal que fascinant !

A lire, les critiques parues sur les site d'A-Voir A-Lire et Lire :
http://avoir-alire.com/spip/article.php3/…

http://lire.fr/critique.asp/idC=48389/…
Rasoir 4 étoiles

C’est très simple : j’ai détesté ce livre. Le personnage principal est tout ce que je déteste. En résumé, elle n’a aucune assurance en elle-même. Ajoutez à cela qu’elle ment, ne dit pas ce qu’elle pense - même à l’homme qu’elle aime -, elle se laisse faire et emmener dans des situations qu’elle n’aime pas sans oser résister - par exemple, elle en vient à coucher avec un inconnu, alors qu’elle est amoureuse d’un autre -, elle est désordonnée, elle boit jusqu’à être saoule, elle fume, se drogue, elle rate le rendez-vous le plus important de sa vie, elle se laisse mener et erre dans sa vie sans but apparent, sans envie ni rêve mis à part une illusion, celle de piquer l’homme d’une autre, sans y voir de mal. Le principal du roman se passe dans les rues de Paris à errer sans but. Cela fait penser à ces films lents où rien ne se passe et où le spectateur s’ennuie royalement.
Tout l’art de l’auteur est de nous transmettre le mal-être, la solitude et la mollesse du personnage. Quant au style littéraire, je le trouve plutôt dérangeant dans le sens où tout est écrit à la suite sans aucune ponctuation indiquant par exemple les dialogues. Un flou artistique est entretenu qui nous permet difficilement de distinguer si ce qui est écrit est effectivement en train de se passer ou si c’est ce qu’ « elle » (dont le nom n’est jamais cité) pense, si c’est ce qu’elle pense ou ce qu’elle dit. Peut-être pour nous laisser deviner la fin du roman… Comme elle, jusqu’au bout, on espère que cela va bien se terminer…

Pascale Ew. - - 56 ans - 3 décembre 2006