Nulle et grande gueule
de Joyce Carol Oates

critiqué par Cuné, le 24 juin 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Contre l'adversité
Ursula et Matt sont deux ados américains très différents. Elle est un colosse, atypique, solitaire, de bonne famille, elle s'auto-appelle "La Nulle". Lui est assez sociable, plus littéraire, famille pas trop aisée, il se qualifie de "Grande Gueule" parce qu'il ne peut s'empêcher de faire de l'humour à tort et à travers. Il est accusé, un jour, d'avoir posé une bombe au lycée. Sa famille et lui vont devenir des parias, objets de harcelements, seule La Nulle saura lui tendre - timidement - la main...

Un roman pour adolescents qui n'évite pas les pièges du manichéisme, mais qui par ailleurs représente bien les tourments des jeunes qui se cherchent. Une jolie histoire d'amitié, assez cousue de fil blanc mais dont la lecture reste agréable.

Malgré tout ça ne me fait pas me pâmer devant Joyce Carol Oates, décidemment pas mon écrivain préféré !
Critique d'un livre sans suspens 5 étoiles

J'ai plutôt apprécié le livre que j'ai lu car il était très simple et le message facile à comprendre.
Le défaut de "Nulle et Grande Gueule" est qu'il manque d'intrigue et de suspens.
L'humour est absent ainsi que les émotions palpables. Par contre, les personnages sont faciles à identifier.
Le temps de narration équivaut au temps des dialogues, donc le livre n'est pas vite laissé. Le style du livre est assez original.
Le titre est bien adapté au contenu et en le lisant, nous avons déjà une idée du message.
La compréhension est l'un des critères pour une bonne lecture.

2admturigol - - 30 ans - 13 novembre 2009


Début d'une grande amitié 8 étoiles

Ce livre fut très intéressant et très agréable à lire, ce roman reflète une histoire possible dans la vie de tous les jours.

L'histoire d'un jeune homme très populaire dans son lycée et du jour au lendemain est oublié par ses camarades est une réalité choquante, étonnante, le point positif à ce moment de l'histoire est une jeune fille, pourtant isolée de tous auparavant va se rapprocher de Matt, ce jeune garçon, et va devenir une grande amitié. C'est une grande solidarité de sa part.

Cette histoire permet de comprendre que l'amitié est possible entre deux personnes totalement contraires, différentes. L'une grande, critiquée par tous, qui ne fait pas attention aux regards des autres, indépendante et solitaire. L'autre est un garçon intelligent, drôle, brillant, qui est aimé de tout le monde dans le lycée. Ce jeune homme très populaire deviendra la victime de l'école et liera une grande amitié avec Ursula.

Le début de l'histoire donne envie de continuer à lire le livre, l'histoire commence rapidement et les événements s'enchaînent.

Tennisman - - 30 ans - 13 novembre 2009


Deux exclus s'allient 9 étoiles

Joyce Carol Oates est un écrivain qui me plaît, car elle aborde des problèmes de société graves dans un style léger et surtout très réaliste. Ses romans sont noirs, sombres, terriblement humains et c'est une fois de plus le cas avec celui-ci.
La confrontation de deux lycéens américains isolés des autres pour des raisons diverses. Un physique ingrat. De fausses rumeurs colportées. Leur rapprochement. Leur regard sur une société qui juge essentiellement sur les apparences et le qu'en dira-t-on. Hypocrisie quand tu nous tiens...
Il y a ce mal-être adolescent et puis il y a cette Amérique bien-pensante, ces gens qui se veulent au-dessus de tout soupçons et n'hésitent pas à dénoncer leurs amis sous prétexte de servir le pays. Sur base de simples ragots, de mensonges, c'est tout une vie qui bascule. Plusieurs, même, dans le cas présent, tant les représailles contre la famille de Matt, cet ado injustement accusé d'avoir placé une bombe, sont violentes et aveugles. Chacun a tout vu, sait tout, c'est la surenchère. La police s'en mêle, le FBI accuse sans preuves, on n'hésite pas à détruire un jeune garçon au nom de la défense des Etats-Unis.
Démonstration efficace par JC Oates de cette hystérie collective face aux menaces terroristes, que celles-ci soient bidons ou non.
Description tout aussi réaliste des changements d'attitudes face à quelqu'un qui est soupçonné d'avoir commis un acte délictueux. De meilleur ami, on devient ennemi, avant de redevenir le meileur lorsqu'il s'avère qu'on n'est coupable de rien. Pas typiquement américain ce comportement, on le retrouve partout. Même si on se dit "moi, je ne ferais pas cela...", cela donne à réfléchir!

Sahkti - Genève - 50 ans - 13 octobre 2005