Dernière saison avant l'amour
de Marly Swick

critiqué par Clarabel, le 23 juin 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Assez convenu
Dans ce recueil de 10 nouvelles, Marly Swick se détourne loin des clichés de l'Amérique new-yorkaise ou californienne, elle plante ses personnages, ses histoires, dans des décors plus simples, plus ordinaires, dans le Nebraska par exemple, là où justement l'auteur vit. Ses principaux protagonistes sont des gens comme vous et moi, la tristesse et l'accablement en plus. Excepté dans "La braderie des trois Linda", le ton général est grave et tristounet.

Qu'arrive-t-il à ces héros ordinaires ? Des constats sidérants à leurs yeux, dans leur immobilité existentielle. Un fils conduit sa mère au planning familial pour qu'elle avorte, elle a 47 ans, séparée de son mari... Un homme se rend compte qu'il est fou amoureux de la meilleure amie de son épouse et pose un regard noir sur les photos pour que l'épousée s'aperçoive enfin de ses sentiments.. Deux femmes font le point autour des aménagements d'une maison, depuis que le mari vient de mourir d'une attaque cardiaque, l'une est l'épouse, l'autre la maîtresse cachée... Un homme ressasse des pensées amères depuis que, dans le quartier, un garçon de neuf ans a été fauché par un chauffard. Est-il plus douloureux de perdre un être aimé ou d'être responsable de cette perte, se demande-t-il... Deux soeurs, une amie et la mère des filles se rendent à Cincinnati pour assister à un concert des Beatles en plein air, mais au cours de cette expédition, l'une des filles va soudain se rendre compte que sa mère est aussi une femme, libre et disponible, par le biais d'une blouse en satin noire... Ou un couple paie une fortune pour adopter un enfant et recueille chez eux la mère porteuse... etc.

Hélas pour moi, j'ai trouvé l'ensemble de ces nouvelles assez conventionnel. J'attends d'une nouvelle qu'elle me surprenne, que le couperet tombe, mais dans "Dernière saison avant l'amour" de Marly Swick j'ai plus eu le sentiment de lire 10 histoires d'américains moyens, loin d'être épargnés par la vie ou par les méandres de leurs pensées. Certaines sont touchantes, d'autres un peu moins, à peu près lassantes. Bref, un livre presque aussi ordinaire que son contenu, dont je soupçonne d'oublier dans les mois à venir !