Drôle de temps
de Benoît Duteurtre

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 14 juin 2005
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Le temps est terne
À l’opposé de Kundera, glorifiant dans la préface de ce livre la « gravité comique de l’insignifiant », je dois dire que j’ai toujours eu beaucoup de difficulté avec cette tendance contemporaine qui consiste à célébrer l’anodin.

Ce livre est composé de 5 morceaux. La nouvelle la plus longue « Zone nature protégée » est aussi la plus ennuyeuse, l’histoire décousue d’un village assoiffé de progrès. « Scènes de la vie » sont des micro-textes, nous rappelant à chaque ligne que Philippe Delerm est capable de beaucoup mieux. Les quelques instants de plaisir sont venus durant « La plage du Havre », un portrait d’enfance empreint de nostalgie et « Dans la sanisette », les péripéties d’un jeune cadre enfermé dans une cabine publique.

Duteurtre est portant doué pour l’écriture. Malheureusement, dans tous les cas, il manque une dimension ou un aboutissement à ses petits récits qui pourrait transformer les petits-riens en grands moments.