Je te laisse
de Jean-Marc Roberts

critiqué par Kinbote, le 14 juin 2005
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
A laisser!
Un règlement de comptes dans le milieu littéraire parisien sur fond du meurtre d’un personnage influent à l’époque du crime. C’est cru, virulent, enlevé, certes bien écrit mais sans intérêt. Ca donne l’impression d’un roman à clés ou, du moins ça joue sur ce registre. Etonnant, car je me rappelle que l’exergue du premier roman de J-M Roberts, empruntée à François Truffaut, disait qu’un roman ne doit pas être un règlement de comptes. J-M Roberts qui fréquente ce milieu depuis plusieurs décennies doit bien connaître son sujet mais je le préférais avant, pour ce que j’en ai lu, quand, sans doute à raison, il était plus connu comme écrivain que comme éditeur (de Christine Angot, jusque récemment, et de François Emmanuel entre autres). Seule surprise du livre, les mots qui commencent le livre sont ceux qui le terminent : Je te laisse. Comme un message à peine caché destiné à l’adresse du possible lecteur sur l’usage qu’il pourrait faire du présent livre.
Complètement nul, effectivement ! 3 étoiles

Tout au long de "Je te laisse", on assiste au bilan de la vie de couple de Romy et d'Antoine (piètre), au déballage pernicieux et licencieux des filles San José et de leurs nombreux parrains (amis ou relations de leur père) et des dérives sexuelles d'Antoine avec la secrétaire du père de Romy. L'impression que tout reste en famille, rien ne se mélange, ne cesse d'enfler au fur et à mesure de la lecture. Le roman pêche du début à la fin : graveleux, tendancieux et pathétique. Les us et coutumes du clan San José résonnent fatalement lointaines, leurs moeurs approchent le degré zéro de l'invraisemblable et du supportable. D'une écriture sèche et blasée, la lettre de Romy laisse au lecteur un goût résolument amer.

Clarabel - - 48 ans - 14 juin 2005