Cet homme a été assassiné, la mort de Bérégovoy
de Dominique Labarrière

critiqué par Veneziano, le 5 juin 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Reportage de M6 sur Bérégovoy
L'auteur ne s'est pas beaucoup fatigué, mais son - petit - ouvrage est quand même utile.
Il a repris, presque au mot prêt, un reportage de M6, dans une émission présenté alors par Matthieu Delagousse, sur les raisons du suicide de Pierre Bérégovoy, dernier Premier ministre socialiste de François Mitterrand. On y retrouve tout : sa volonté de se jeter du haut du Palais ducal de Nevers, siège de la mairie de la ville, mais, pas de bol, on l'y a surpris se pencher, le petit carnet, qu'il consulta à l'arrivée de la course de vélo, image d'un documentaire de France 3 Bourgogne, etc... Pas de chance pour l'auteur : j'avais vu l'émission deux semaines avant de lire le livre.
Mais ce petit ouvrage est tout de même utile, car il permet de se replonger avec précision dans le contexte politique et le parcours de l'homme. Arrivé de la base - cheminot - pour frôler les sommets, il était à la fois fragile et parvenu, honnête et timide d'une part, mais se liant d'amitié et s'entorant de personnages douteux. Heureux d'accéder au Secrétariat général de l'Elysée, il saute de joie de manière enfantine et se fait railler pour ses manières gauches, notamment par Joxe ; mais il se montre parfois plastroneur et macho, comme le montre sa faible considération pour Edith Cresson et son discours d'investiture à l'Assemblée. Crevant de trouille des suites judiciaires du prêt sans intérêt dont il est le bénéficiaire, ce qui n'a rien de déshonorant, il s'est tout de même lié dans sa carrière à Alain Boublil, Roger-ätrice Pelat et Bernard Tapie, qui n'ont pas toujours contribué à redorer son image.
Personnage complexe et fragile au destin tragique. Ce petit livre sert à mettre les idées au point, d'où mon indulgence pour la note.