La Bible
de André Chouraqui

critiqué par Leura, le 28 mai 2005
(-- - 73 ans)


La note:  étoiles
Une traduction décapante
Personne n'avait encore osé sur ce site, et pourtant, quel livre est plus important ou plus vendu dans le monde que la bible? Les traductions sont nombreuses, depuis la bible de Jérusalem à la plus récente, dite traduction oecuménique, mais celle de Chouraqui est particulière à maints égards. D'abord, elle est l'oeuvre d'un humaniste, situé au carrefour des grandes traditions du Livre. Ensuite Chouraqui est sans l'ombre d'un doute un parfait exemple de ce qu'on appelait un honnête homme naguère, et sa traduction se veut d'une honnêteté absolue. Quand il ne trouve pas un équivalent français à un terme du texte original, il l'invente, en expliquant pourquoi. Sa très grande rigueur scientifique fait de cette traduction la meilleure qui soit, ce qui fut reconnu notamment par Malraux en son temps. Les conséquences qu'on peut tirer de cette lecture sont nombreuses et fascinantes, le plus bel exemple me semble-t-il étant celui des béatitudes dans l'évangile de Mathieu (Mt 5,1-12).
"En marche, les humiliés du souffle! Oui le royaume des ciels est à eux.
En marche, les endeuillés.... [...]
En marche, quand ils vous outragent et vous persécutent."
Extraordinaire de voir à quel point une erreur (volontaire?) de traduction a pu transformer un message révolutionnaire, de libération, en un encouragement à la résignation. Si vous voulez connaître le vrai visage du christianisme, ou celui de la Tora juive, lisez Chouraqui, c'est la seule voie.
Le christianisme à sa source 10 étoiles

J'ai décidé de lire la Bible à quatorze ans. J'avais envie de me faire ma propre idée sur une religion discréditée par les préjugés et résumée aux erreurs de son histoire. J'avais envie de pouvoir dissocier le principe catholique de ses représentants. J'avais envie - et besoin- de comprendre par moi-même.
Le chemin fût long pour parcourir les nombreux livres de mon épaisse Bible Expliquée, un an et demi me fût nécessaire. Mais ce fût des plus enrichissant.
J'ai redécouvert le Pardon inconditionnel, l'interdiction de juger, le droit à l'erreur mais le devoir de repentir.
Bien sûr, j'ai lu avec un regard naïf, je suis sans doute passée à côté de presque toutes les allusions, les symboles et les non-dits.
Mais ce que j'en ai tiré m'a suffi. Il est intéressant de découvrir le christianisme comme une religion qui était novatrice par sa tolérance; elle accueillait les étrangers, responsabilisait les femmes, nourrissait les pauvres et ce, malgré les persécutions et les autorités.
Nous sommes bien loin des dérives mégalomanes du Moyen-Age...

Fleur-de-lyss - - 29 ans - 5 avril 2012