Les Dukay
de Lajos Zilahy

critiqué par Idelette, le 24 mai 2005
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Un autant en emporte le vent hongrois et sans chichis !
Quel souffle, cette saga familiale. Les Dukay appartiennent à la noblesse de l'empire austro hongrois, nous les suivons de 1919 à la fin de la 2e guerre mondiale. C'est Budapest et tous les portraits de famille, chacun dans des styles très différents. La chute de l'empire se double du déclin de la famille.

C'est une fin de cycle, un monde qui s'est éteint mais qui donne vraiment envie d'aller en Hongrie, c'est rare ! Un vrai bonheur, beaucoup de fraîcheur avec Zia et la figure de son père...
Crépuscule d'un royaume 9 étoiles

Non, on connaît mal l'histoire de cette Hongrie attachée à l'Empire habsbourgeois et démantelée par les alliés en 1918 (vive Clemenceau !) et l'on a du mal à comprendre ce qui se passe aujourd'hui dans notre Europe entre Hongrois et Slovaques.

L'auteur nous fait revivre ces évènements tragiques de l'intérieur, il évoque même l'intermède communiste de 1919 (qui préfigure 1945-1990). Il décrit les excès de cette classe de "propriétaires", qui subsiste aujourd'hui dans un parti politique influent, peu compréhensible pour un citoyen français féru de "lumières"...

L'intrigue est bien menée, les personnages attachants, la lecture agréable. Bref, un témoignage indispensable qui, de l'avis de Hongrois de France, rend compte de la situation historique encore mieux que les ouvrages de Sandor Marai

Tanneguy - Paris - 84 ans - 4 juin 2010


Crépuscule cuivré... 9 étoiles

Une fresque magnifique, en effet, du "crépuscule cuivré" (pour reprendre l'expression d'un des personnages) de la noblesse européenne, fresque centrée sur la famille Dukay, grands aristocrates hongrois.
De 1880 à la seconde guerre mondiale, l'auteur retrace les soubresauts d'une histoire que l'on connaît, mais à laquelle ses personnages donnent chair et sang.
D'Istvan, officier flamboyant et flambeur à Zia, spectatrice d'abord innocente qui peu à peu prend conscience qu'inéluctablement tout se paie un jour, tous vivent modelés par leur milieu et leurs rencontres, et sont disséqués avec grand art par Lagos Zilahy.
Son style est élégant, saupoudré de l'ironie douce-amère qui lui permet derrière un feint détachement de donner clairement son opinion sur le passé de son pays.
Ce roman fut d'ailleurs publié en 1949 aux Etats-Unis, deux ans après que Lagos Zilahy s'y soit exilé, poussé par le gouvernement communiste hongrois qui n'appréciait pas ses principes démocratiques affirmés.

Isaluna - Bruxelles - 67 ans - 16 août 2005