Il a jamais tué personne, mon papa
de Jean-Louis Fournier

critiqué par Eireann 32, le 16 mai 2005
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
Sauf lui-même hélas.
Un enfant raconte sa vie dans les environs d’Arras. Son père est médecin, mais alcoolique et de ce fait irresponsable. Cet homme décédera à 43 ans. J’ai lu ce livre il y a plusieurs années et j’ai eu énormément de plaisir à le relire.
Le quotidien de cet enfant dans une vie qui peut d’une seconde à l’autre être joyeuse et soudain devenir sordide. La lutte de la mère assumant seule les dépenses, le médecin ne se faisant pas souvent payer, mais remplissant les fiches de soins. Il achète à ses amis des voitures qui ne roulent pas, se procure du beurre au marché noir mais le laisse fondre sur le porte bagage de son vélo, trouve du savon et le fait essayer à tous les clients du bistrot. Pendant ces tournées il se fera accompagner par un curé, pour ne plus boire, le curé abandonnera son sacerdoce.
Le père, Dr Jekyll et Mister Hyde, homme charmant, aimé de ces clients, s’accroche au lit de ses malades pour ne pas tomber. Mais violent le soir, ne procurant aucun revenu à sa famille, rate tout de sa vie familiale, se voulant drôle et n’y réussissant pas toujours. La mère s’échine au travail, les enfants sont quasiment miséreux
-«Ils disaient à maman qu’ils n’étaient pas étonnés de voir papa fatigué, avec le nombre de clients qu’il avait.
Maman, elle avait envie de leur dire que c’était pas les clients qu’il fallait compter … … C’était les Byrrh. »
L’écriture est limpide en forme de petites scènes d’une page ou une page et demi maximum. Malgré la détresse de ce garçon, il nous arrive de rire de bon cœur mais avec un peu de honte.
Laissons à l’auteur la dernière ligne : «Je ne lui en veux pas »
Emouvant, brutal, à cru 8 étoiles

Un jeune gamin raconte son père. Celui-ci est médecin dans une ville du nord de la France. Il soulage les plus pauvres, souvent gratuitement. Oui, il a le cœur sur la main mais il boit des p’tits verres plus souvent qu’à son tour et est souvent violent avec sa femme et ses deux gamins, surtout Jean-Louis.

Un récit naïf, émouvant, à cru, brutal qui ne peut qu’émouvoir et parfois provoquer des rires (jaunes)…

Extraits :

- Maman m’a raconté que quand je suis né, je respirais pas et papa il m’a attrapé par les pieds comme un lapin et il m’a donné une grande claque dans le dos pour que je me décide à vivre.

- Je me souviens de canadiennes faites maison, pas très bien coupées, on a dû les garder plusieurs hivers parce qu’elles étaient chaudes, et surtout les caleçons tricotés à la main, en coton perlé qui nous grattaient et qu’on n’osait pas montrer à la visite médicale. Moi je rêvais d’un slip kangourou.

- Papa a toujours gardé dans sa poche un chapelet. C’était un vieux chapelet avec des grains noirs comme des grains de café. Il disait à maman que c’était pour résister à la tentation. Et, papa, il avait beaucoup de tentations. Dans le Nord, il y a beaucoup de cafés.

- Les sœurs, elles venaient quelquefois à la maison voir bonne-maman. Je me souviens que bonne-maman elle retournait contre le mur le petit Manneken-Pis en bronze qui était sur une étagère pour que les sœurs ne voient pas le zizi.

- On est bien dans un café, on s’occupe de vous. Quand vous avez envie de quelque chose, vous dites le nom et elle arrive devant vous, comme dans les contes de fées.

Catinus - Liège - 72 ans - 26 mars 2019


Il a jamais tué personne, mon papa 8 étoiles

Ce livre est un récit qui ne nous surprend évidemment pas dans le type d'écriture qui est typique de jean - Louis Fournier. Cela ne l'empêche pas d'être attrayant tout au long. les descriptions sont tantôt drôles tantôt touchantes.
Il est à conseiller.
On est attaché à ce petit garçon qui ne comprend pas tout ce qu'il se passe chez lui et pourquoi son père préfère les bistrots plutôt que de rentrer chez lui.
On y perçoit aussi le dur quotidien de la maman.

Il est très touchant!

Sarazohra - - 36 ans - 21 juin 2012


Sobre et émouvant 8 étoiles

Un récit d’autant plus émouvant qu’il constitue, non un réquisitoire contre le père mais au contraire, et le titre IL N’A JAMAIS TUE PERSONNE, MON PAPA en apporte la preuve, une sorte de plaidoyer en sa faveur .

En effet, chaque chapitre se présente comme le court récit d’un épisode d’une vie quotidienne bouleversée par la conduite du père à laquelle l’enfant trouve toujours une explication , voire une excuse qui se termine par une chute d’où l’espoir ou l’amour ne sont jamais absents .

Le parti pris du point de du jeune enfant qu’adopte l’auteur entraîne une écriture minimaliste , basée sur la relation de simples faits .

Un récit sobre, juste, qui touche et ne sombre jamais dans le pathos .

Alma - - - ans - 20 janvier 2009


Papa Docteur 10 étoiles

Avec une merveilleuse fausse naïveté, Jean-Louis Fournier nous raconte des souvenirs d'enfance dans une ville du Nord de la France. Il se remet dans la peau de l'enfant qu'il était et nous fait découvrir avec des yeux et des pensées d'enfant la vie de son père, un étrange médecin alcoolique qui vit un peu comme un clochard car il ne fait presque jamais payer ses malades.
J'ai beaucoup aimé ce livre surtout pour son style simple et dépouillé. On dirait une longue rédaction d'enfant. Les faits tombent brut, sans fioritures, sans détail inutile. Ce summum du simple me semble presque ce qu'il y a de plus difficile à obtenir d'un écrivain . Alors chapeau bas, Monsieur Fournier, vous êtes un grand de la littérature et votre livre se dévore en deux heures un peu comme une douceur de l'enfance.

CC.RIDER - - 66 ans - 30 novembre 2005


Drôle 8 étoiles

On prend l'habitude avec Jean-Louis Fournier de rire. Et avec ce livre on n'y échappe pas, même si ça parait malsain de rire de ces petits malheurs qui ont fait la jeunesse de l'auteur.

MoRe pLeAsUrE - region parisienne - 40 ans - 16 mai 2005