Je suis tombé par hasard sur cette anthologie unique à plus d'un égard.
D'abord, deux cent dix-neuf pages, deux cent dix-neuf vers, un par page, tel le passage rapide d'un oiseau sous nos yeux. C'est d'ailleurs sous le signe des oiseaux que s'ouvre ce livre:
"mille oiseaux qui s'enfuient n'en font un qui se pose"
et se referme sur ce même signe:
"Mais,ô ma Muse,di-moy quels sont tous ces oiseaux"
En coup d'aile tout est dit.
Ensuite, ce livre brille par l'absence de son auteur. Là où les auteurs d'anthologies de poésie se répandent en avant propos (Jean d'Ormesson, G.Pompidou, Klébert Haedens ou encore Thierry Maulnier), içi Georges Schehadé se tait, laissant son éditeur nous présenter le livre, dans une brève note, à la fin(encore que G.Schehadé avait peut-être écrit ce court texte). La postface d'Albert Dichy mérite par contre toute votre attention sur la construction de ce livre.
Enfin,ce qui marque dans cette anthologie, à la fois remarquable et originale, est l'absence de nom d'auteur après les vers. Il faut se référer à la table et à l'index pour retrouver le nom des poètes cités.
Alors retrouvez avec délectation ces vers:
"Et la lune donnait et la rose tombait"
"Revenez, mes plaisirs, ma dame est revenue"
ou encore :
"Je naquis au bord d'une mer dont la couleur passe en douceur le saphir oriental"
et l'enigmatique :
"Il nettoie son fusil et couche avec sa bonne"
et enfin, un vers plus connu:
"Je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle?"
En deux mots: Lisez-le !!
Hervé28 - Chartres - 55 ans - 19 février 2012 |