Dernières nouvelles de l'absence
de Dominique Natanson

critiqué par Sarvane, le 27 avril 2005
(BOURGES - 59 ans)


La note:  étoiles
Comment se reconstruire après le pire ?
Dès le premier texte, dès les premières lignes, vous pénétrez en un univers étrange, un monde d'après-guerre avec ce que cela comporte de traumatismes, de témoignages, d'anecdotes.

Dominique Natanson, je l'ai « rencontré » sur internet en surfant au hasard et tombant sur son site en noir et blanc, dédié à ceux de sa famille qui ont subi l'holocauste. http://perso.wanadoo.fr/d-d.natanson/index.html

Un site de mémoire juive et éducation vous dit tout sur cette période noire, qu'il s'agisse de la petite comme de la grande histoire. Et en bas de la page d'accueil, une présentation de son livre « Dernières nouvelles de l'absence ». Parce que cet homme a su me toucher et pour des raisons personnelles que je n'étalerais pas ici, j'ai voulu lire ce recueil de nouvelles.

Comme cet homme écrit bien ! Pas de fioritures, rien de trop ni de trop peu. L'essentiel. Un hommage humain à tous ces êtres humains morts sous prétexte d'une religion. Toutes ces histoires se déroulent après-guerre et relatent des faits se rapportant au génocide de 39-45.

« La bataille de Koursk » mystérieuse, surnaturelle, vous laisse un sentiment d'impuissance ; « la gifle » vous révoltera ;

« La pièce de cent sous », à mes yeux la plus belle dans son atrocité, celle qui vous suit comme une ombre durant quelques jours…

« La voie » ramène un brin d'espoir au cœur de toute cette folie ;

Je ne vous cite que celles-ci mais hormis deux nouvelles pour lesquelles je n'ai pas accroché (à chacun sa sensibilité :-) ce livre est un vrai bijou. Simple dans sa rédaction, ses personnages, avec tellement de grandeur d'âme, de beauté dans l'émotion.

Le génie de Dominique Natanson consiste en sa constante métamorphose en divers personnages. Et il est crédible.

Vraiment, n'hésitez pas à vous le procurer, l'écriture à ce niveau, c'est véritablement de l'Art… et vous n'oublierez plus jamais cet homme ni ses personnages.