Les Dames du faubourg, tome 2 : Le lit d'acajou
de Jean Diwo

critiqué par Flyingcow, le 10 avril 2005
(Paris - 49 ans)


La note:  étoiles
changement de rythme
Quatrième de couverture
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Eté 1789. Quartier chargé d’histoire, le faubourg Saint-Antoine entre en révolution. La fin de l’Ancien Régime frappe douloureusement le monde des ébénistes dont les dames du Faubourg avait conté la naissance. La vieille Abbaye de Saint-Antoine-des-Champs, sa gardienne tutélaire, disparait dans la tourmente. Mais il faut que la vie continue. La belle Antoinette de Valfroy, restée seule avec la petite Lucie, Ethis, jeune héros de la Bastille, et Marie chacun essaye de tenir, de vaincre l’angoisse que la Grande Terreur distille plus tard comme un poison.

Passent la révolution, puis le Consulat, arrivent l’Empire et les nouvelles générations.

A travers ses personnages anciens et nouveaux, à travers leurs chagrins, leurs joies, leurs amours, Jean Diwo fait revivre ici, au quotidien, trente années de l’épopée de la vieille communauté du meuble : ébénistes, menuisiers, ciseleurs, doreurs de tous bois…

Mon avis
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Un deuxième tome à la hauteur du premier. Changement de rythme, dans les dames du faubourg nous avions vécu près de 3 siècles d’histoires et de descendance.

Dans ce deuxième tome, nous retrouvons Antoinette, qui, après la mort tragique de son amant conquérant du ciel dans une montgolfière, s’est mariée et a eu une fille, Lucie. Le deuxième tome ne retracera qu’une trentaine d’années et se limitera donc à Antoine, ses enfants et le début de la vie de ses petits-enfants.

Avec la révolution, et la décapitation de Capet, les anciens maitres du bois ne sont plus à la mode, fini les commodes Boulle, fini le style de Riesener et fini les meubles Oeben. La révolution et ensuite la Terreur sont une calamité pour l’art et aussi pour la tête des citoyens.

Alexandre Lenoir essaye tant bien que mal de sauver certaines oeuvres d’arts de la destruction des sans culottes, il sera vite aidé d’Ethis : un enfant abandonné qui est entré dans la vie d’Antoinette d’une façon tout à fait surprenante.

Tous les mercredis, dans la maison d’Antoinette, une petite assemblée d’hommes intelligents, d’artistes et de gens du bois se rassemblent pour diner et discuter… Bientôt ces soirées du mercredi seront appelées les salons du faubourg par les personnes ne pouvant pas y assister.

Dans ce tome on tremblera avec Antoinette pendant la révolution et la Terreur, on s’amusera des débats menés lors des diners du mercredi, on fera connaissance avec Fontaine et Percier : deux architectes/décorateurs qui réaliseront pour l’Empereur Bonaparte plusieurs commandes, on rencontrera aussi l’inventeur de la technique révolutionnaire qui a permis de garder de la nourriture pendant des mois et bien sûr on sera touché par Reveillon (le vieux parrain d’Antoinette) et par Riesener complètement rejeté car son style rappelle le dernier roi et que l’empereur ne jure que par les traits épurés du style antique romain et l’acajou. On découvrira même les débuts du peintre Eugène Delacroix!

Toute le petit clan d’Antoinette s’entraidera pour trouver de la nourriture ou même procurer des commandes à Ethis (devenu commerçant) et à Emmanuel (le mari de Lucie).

Un roman historique rudement bien documenté, qui m’a appris pas mal de chose sur la révolution et le règne Napoléonien que je connaissais peu. J’ai encore découvert l’origine de pas mal de rues ou de stations de métro de Paris, j’ai même pleuré et ri parfois. Et puis j’ai été tout autant fascinée par le monde des ouvriers du bois que dans le premier tome.

Un roman à conseiller à tous les amoureux d’histoire, de Paris et de l’art en général.