Poésie ininterrompue
de Paul Éluard

critiqué par MOPP, le 5 avril 2005
( - 87 ans)


La note:  étoiles
Un long poème
ELUARD dédie ces pages à ceux qui les liront mal et à ceux qui ne les aimeront pas !

Et il part proposant d'affilée la bagatelle de 85 adjectifs qualificatifs qui ouvrent (doube sens) le poème. Le lecteur doit être attentif et se demander de quoi le poète parle-t-il...à moins qu'il ne se laisse bercer, qu'il accepte cette ouverture sans raisonner.

Eclate alors :

"Sommes-nous deux ou suis-je solitaire"

Vers en suspension, et de poursuivre :

"Comme une femme solitaire
Qui dessine pour parler Dans le désert
Et pour voir devant elle"

Sa méditation commence...

"Je fortifierai mon délire"

C'est une montée incessante, une poésie ininterrompue.

Page 27 : ELUARD s'accroche à un rythme impair (7 syllabes, groupements de 2 vers),


...

"Sur le ciel ébréché
Les étoiles sont moisies"


...

Cela dure jusqu'à la page 37, parfois il monte d'un degré poétique pour aboutir à :

"Je vois brûler l'eau pure et l'herbe du matin"


il flotte, il s'évapore, il EST poésie, la liberté conquise.


Il terminera en écrivant :

"Le lièvre court pour mettre un point", avec un point fixe, la vie.