Sphère suivi de "Carnac"
de Eugène Guillevic

critiqué par MOPP, le 1 avril 2005
( - 87 ans)


La note:  étoiles
Simplicité et clarté
GUILLEVIC est un de mes poètes préférés. J'apprécie particulièrement sont attachement aux choses. Sa profondeur de penser n'exclut pas la simplicité, ni la clarté. Comme F. PONGE, il est un poète de l'immanence.

Quelques exemples vous montreront qui il est.

"Quand la bruyère encore
Entre soleil et soir
Se gardait de bouger,

Le ramier
Ne fut pas de trop."

Nul besoin de rime, nul besoin d'assonances, le simple constat de ce qui est vrai, la nature, suffit au poète.

"Qu'il y ait dans cette maison
Une femme sans emploi,

Ce regard
Où le soleil a calmé la lune

Et des seins pour votre gloire."

GUILLEVIC est au coeur du monde des vivants, même s'il pense à sa mort.

"Ce n'est pas moi
Qui fermerai,

Pas moi qui crierai
Pour la fermeture.

C'est qu'on me fermera."

Ce poète hors normes éprouve même de la tendresse pour un clou rouillé (cf. p. 33)

"Il est de ceux qui font
Ce silence parti
A sa propre recherche."

Oui, le silence, son importance.
C'est une poésie qui n'entre pas dans des descriptions détaillées, c'est une poésie de la pauvreté habitée par la gloire d'être;

J'espère sincèrement qu'il y aura un lecteur qui s'intéressera à ce livre et qu'il viendra compléter mon modeste point de vue par une critique-éclair.

Bien à vous tous,...