Les morsures de l'aube
de Tonino Benacquista

critiqué par Sibylline, le 23 février 2005
(Normandie - 73 ans)


La note:  étoiles
Les morts sûres...
Un excellent polar ! J’ai été «accrochée» tout de suite et mon intérêt pour ce récit n’a jamais décru. Benacquista nous fait pénétrer ici dans un milieu tout à fait particulier, celui des parasites de la nuit parisienne. Le héros, bien qu’habituellement en smoking, est un clochard. Sans même un domicile fixe, il fait partie de ces «clochards de luxe» qui ne vivent que de ce qu’ils peuvent obtenir de ces soirées et d’un vague RMI. Je ne savais même pas que ce monde existait. Il ne me fait pas particulièrement envie, mais j’ai trouvé intéressant de le découvrir.
Que je vous situe l’histoire : Deux amis, Bertrand et Antoine, parasites mondains, sont enlevés par un millionnaire sans scrupule qui les charge de fouiller ce monde de la nuit qu’ils connaissent si bien et dans lequel il ne parvient pas à introduire des hommes à lui. Il leur ordonne de retrouver pour lui un dénommé Jordan qui chercherait à le tuer. Afin que ses ordres soient obéis, il gardera l’un des deux amis en otage pendant que l’autre partira en chasse.
Avouez que c’est un point de départ bien intéressant et je peux vous dire qu’il vous mènera fort loin. Et puis, comme la couverture le met plutôt en avant, ce livre peut aussi être lu comme une histoire de vampires (bien que ce ne soit pas du tout la lecture que j’en ai eue), ajoutant ainsi un degré dans les différents niveaux de compréhension de l’aventure qui nous est narrée.
Une excellent histoire ajoutée à la découverte d’un milieu plutôt secret sur lequel l’auteur semble tout à fait bien documenté et d’un mode de vie très original, que pourrait-il manquer à ce polar ? Le style ? Là non plus, aucun problème. Le style est excellent, l’écriture habile et sans lourdeur, le récit bien mené, clairement et sans jamais s’essouffler. On y retrouve un peu du cynisme et de la forme désabusée que prend volontiers la pensée de Benacquista. Autant le Antoine de «La maldonne des sleepings» que j’ai lu il n’y a pas si longtemps m’avait semblé antipathique, autant celui-ci me plaît bien. Philosophe et humaniste, il sait accepter les faiblesses des autres comme les siennes et promène sur le monde un regard de myope.
5 étoiles polar
Dans la lignée de la maldonne des sleepings 8 étoiles

Les morsures de l'aube est le second roman de Benacquista dans lequel il utilise son personnage fétiche, Antoine, mélange probable de ce que l'auteur est dans la vie et de ce qu'il aimerait être. Un brin courageux, deux brins trouillards, il a le coeur sur la main et ne laisserait jamais un ami dans la mouise. Alors qu'Antoine était couchettiste dans des trains de nuit dans "La Maldonne des sleepings", nous le retrouvons dans ce roman clochard-profiteur des nuits folles parisiennes. Comme l'a parfaitement résumé et analysé Sibylline, Antoine est confronté au choix cornélien de protéger sa vie et fuir en pays étranger ou d'accepter le contrat qui lui est proposé, à savoir de retrouver un "papillon de nuit" un peu fantomatique et par là même de faire libérer son copain de débauche. S'ensuit alors une plongée dans la vie nocturne parisienne faite de débordements, d'excès, de personnages tous plus excentriques les uns que les autres.... Antoine va aller de mésaventures en mésaventures, risquant plusieurs fois sa vie pour sauver son copain retenu prisonnier. Il va, au fur et à mesure de sa quête, faire des découvertes fort intéressantes pour se demander, au point final, s'il a vraiment envie de livrer l'objet de son contrat.

Comme dans "La maldonne des Sleepings", le style est très facile à lire, très clair avec ce qu'il faut de cynisme et d'humour noir qui font le génie de Benacquista. Des dialogues excentriques et très bien amenés, des incohérences qui donnent une bonne dose d'humour au roman, un auteur vraiment très très intéressant qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. S'il ne fallait lire qu'un seul des quatre romans "dédiés" à ce personnage Antoine, je conseillerais peut-être de lire "La maldonne des sleepings" qui marque vraiment la griffe de l'auteur.

Clubber14 - Paris - 44 ans - 18 mars 2013


Mouais... 5 étoiles

J'aime beaucoup Tonino Benacquista et j'ai lu un grande partie de ses livres. Mais là je dois dire que je suis un peu déçue...Le livre commence très bien avec un bon suspense et pleins de questionnements: Qui est l'homme pour qui les protagonistes travaillent ? Est-ce une histoire de vampires ? Cependant, ils tombent un peu à plat. Pas de vampires, juste une banale histoire de règlement de comptes... Venant de Benacquista, je m'attendais à mieux...

Mithrowen - La Chaux-de-Fonds - 35 ans - 23 août 2011


Vampires, vous avez dit vampires??? 3 étoiles

On accroche dès le début avec ces deux resquilleurs paumés et sympathiques qui opèrent dans Paris by night. Les tribulations d'Antoine à rechercher un mystérieux personnage du nom de Jordan tiennent le lecteur en haleine mais dès qu'il le rencontre, l'histoire devient franchement mauvaise et ce n'est pas fini! On va de mal en pis et l'histoire prend un tournant à 90° quand on a droit à l'histoire de Beaumont, c'est-à-dire du papa! Surtout, ne croyez pas qu'il s'agit de vampires, vous risquez d'être franchement déçu! Le livre est trompeur mais la première moitié est plaisante à lire.

Bishop - - 52 ans - 20 juillet 2008


Mord la pomme toi aussi 8 étoiles

L'histoire:
Antoine (eh oui le même que dans "la maldonne des sleepings") et Bertrand, 2 amis écument le milieu mondain nocturne. Un soir, un mystérieux inconnus les kidnappe et somme Antoine de retrouver un certain Jordan, lui aussi homme de l'ombre, qui voudrait le tuer. S'enchaine alors une recherche épique dans les ruelles, bars et boites de nuit de tout Paris. Une fois retrouvé le fameux Jordan a une toute autre interprétation de la situation!! Comment va réagir Antoine qui tient absolument à retrouver son ami Bertrand, tenu en otage?
J'ai personnellement adoré ce récit qui est plutôt bien tourné et assez trépidant. J'en demande encore tellement c'était bon!

POOKIES - MONTPELLIER - 46 ans - 16 janvier 2008


Pas de mordant 3 étoiles

La nuit est une muse intarissable pour les écrivains. La nuit permet de mettre en scène l’inévitable femme fatale, les truands sinistres américains, le rôdeur des bars et l’équipe de choc à moto, sans oublier les vampires. Mais, quand on aborde ce type d’histoires, il se faut de renouveler un tantinet le genre, ce que Benacquista ne fait pas. C’est une marre à clichés. J’avais l’impression de lire un mauvais scénario d’un film mineur Hollywoodien et le charme de l’auteur n’a pas fonctionné cette fois-ci.

J’ai toujours beaucoup d’attentes en lisant Benacquista (peut-être trop) dont le livre « Saga » m’avais subjugué. Depuis, je recherche la même étincelle, mais en vain.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 26 mai 2005