La juive
de François Canniccioni

critiqué par Libris québécis, le 16 février 2005
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
L'Amour en Tunisie
Dans La Juive, François Canniccioni nous conduit en Tunisie au moment de la Deuxième Guerre mondiale. Ses héros sont deux jeunes que la religion et l’origine ethnique éloignent, mais que la fébrilité de l’âge et du sport réunit. Qu’importe ! Moins le poids des ans se fait sentir, moins les toisons sont étanches.

L’un chrétien, l’autre juive, voilà les deux jeunes tourtereaux mariés avec l’assentiment des parents qui ont écouté la voix du cœur au lieu de celle de leur ghetto. Heureux mariage béni par la venue d’un enfant. Vivant paisiblement dans une Tunisie tolérante, le jeune couple file le bonheur parfait jusqu’au jour où le nazisme impose ses interdits au-delà de la Méditerranée, brisant ainsi les liens de ceux qui s’aiment. C’est toujours ce qui arrive quand l’humanité doit se soumettre à une idéologie ou à une utopie. Famille désunie par des préjugés raciaux, mais qui pousse le père vers une quête endiablée pour remmener au bercail les amours qu’on lui a spoliées. Plus ou moins coupable de cet enlèvement pour ne pas avoir suivi les conseils d’un ami allemand, le jeune héros répare peut-être son erreur, mais on ne peut douter de l’authenticité de ses sentiments.

La Juive est une œuvre mineure, mais elle a au moins le mérite de pointer la bêtise humaine dans toute son horreur. comme on peut le constater aussi dans La Répudiée d’Éliette Abécassis. François Canniccioni est natif de Marseille. Établi au Québec depuis des décennies, il a écrit des romans appartenant à différents genres. Il est l’auteur de polars et de romans qui reflètent un peu le parcours de sa vie.