L'idée
de Stéphane Jougla

critiqué par Clarabel, le 8 février 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Idées folles
Paru en 2003, ce premier roman de Stéphane Jougla annonçait déjà haut la couleur ! Car il semble évident que l'auteur aime particulièrement broder autour des termes de la folie, des hallucinations et des délires fantasmagoriques, cf. son nouveau livre "Portrait d'une absente".

"L'idée" donne la parole à Jeannot, onze ans, qui trouve une maison morte en rentrant de l'école. Plus de trace de maman, juste la chambre des parents sens dessus-dessous. Maman est partie, mais papa ne dit rien, n'en parle pas, alors Jeannot se tait aussi. Mais de son silence, il va broder l'idée, celle d'être tué par son père ! Pour échapper à ce crime qu'il pense inéluctable, Jeannot guette les moindres faits et gestes du père, s'empêche de dormir la nuit, se réveille surpris d'être toujours en vie au matin, rêve éveillé en classe, pense à sa mère, voit la vision d'une silhouette en robe blanche... Bref, Jeannot extrapole. Il a décidé de ne plus parler mais d'écrire dans son cahier une sorte de journal. Jeannot se pense fou, très vite. Ou il use de cette jolie expression "un garçon plein d'idées folles, un enfant fou d'idées".

En clair, "L'idée" est un roman rempli de fantasmes, d'idées folles que l'imagination fertile d'un enfant met en route. Il y croit dur comme fer, il craint son père, se crée des instants pour chasser sa peur mais toujours l'idée revient au galop. Un roman troublant de perplexité. Une histoire de chagrin refoulé et de délires de gosse. Tour à tour sensible, touchant mais un peu trop complexe.