Constellations critiques
de Catherine Andrieu

critiqué par Débézed, le 26 novembre 2025
(Besançon - 78 ans)


La note:  étoiles
Critiques poétiques
C’est un exercice délicat auquel je me livre avec la rédaction de ce commentaire, en effet je vais essayer de dire ce qu’est ce livre et quel est son intérêt littéraire alors qu’il ne contient que des critiques de livres, ce qui implique que je vais commenter des critiques, un peu comme une mise en abyme. Dire ce que l’auteure a dit des livres qu’elle a lus, tous du même éditeur, comme l’indique le sous-titre de ce recueil : « Lectures poétiques des livres de Z4 Editions ». Catherine est elle-même poétesse et s’engage dans une lecture poétique de ces collègues d’édition alors que je me contente de dire ce que je pense de son travail sans contrainte poétique aucune.

Dans son avant-dire, Catherine précise sa démarche et l’objectif qu’elle voudrait atteindre en écrivant ce livre. « Il y a des livres qu’on n’écrit pas. On les écoute. On les suit dans le noir, comme on suivrait le fil d’une étoile tombée … / Je n’ai pas voulu faire critique. Ni rendre compte. J’ai cherché à rejoindre ». J’ai suivi le chemin indiqué, j’ai cherché à rejoindre le même but qu’elle, j’abonde totalement dans son sens quand elle écrit « Je crois que lire, c’est consentir à être transformé. C’est accueillir un regard … ».

Dans sa sélection de recueils, qu’elle a lus, commentés, critiqués poétiquement, elle a réservé une place importante à des textes qui tournent autour de la guerre, de la déportation, de la question juive, de la vengeance idiote des vainqueurs, de la Shoah, de l’extermination, de la mémoire et du souvenir qu’il faut entretenir bien que l’empreinte soit indélébile, … Elle évoque ainsi son éditeur, Daniel Ziv, Jean-Claude Pecker, Perrine Le Querrec.. Mais elle laisse aussi une place à ceux qui n’ont pas failli, qui ont résisté au péril de leur vie et même parfois à son prix.

J’ai moi-même commenté certains de ces auteurs que je connais à travers la Toile comme Daniel Ziv et Gérard Leyzieux qui sont de véritables amis littéraires et d’autres comme Perrine Le Querrec, Laurent Thinès, Bernadette Desquets, Sandrine Davin, qui sont des connaissances de lecture à travers les textes qu’elles ont écrits et que j’ai lus. Ce recueil, c’est un peu une mémoire de certaines de mes lectures, un rappel, une mise en lumière mais aussi une mise en musique poétique. Catherine est allée très loin au plus profond de ces textes pour en tirer le plus fort, le plus éloquent, ce qui montre le mieux l’homme tel qu’il est, capable du meilleur comme de l’horreur.

J’ai lu plusieurs de ces textes comme un lecteur attentif, réceptif à tout ce que ces auteurs voulaient mettre en lumière pour mieux nous le transmettre, Catherine, elle, est allée plus loin, plus profond, elle écoute attentivement la musique de ces poèmes pour mieux en suivre le chemin que ses amis auteurs lui ont indiqué dans leurs vers…

Et, je voudrais aussi signaler les belles illustrations ajoutées aux vers des poètes, chacun de leur texte a les siennes réalisées par différents dessinateurs ou autres illustrateurs.