La ceinture empoisonnée
de Arthur Conan Doyle

critiqué par Cédelor, le 24 novembre 2025
(Paris - 54 ans)


La note:  étoiles
La fin du monde versus le Pr Challenger
Au vu du titre, j’ai cru commencer une histoire policière de Sherlock Holmes avec un crime qu’il devait résoudre, crime commis par une ceinture empoisonnée. Eh bien rien de tout ça !!! J’avais tout faux et j’avoue que j’ai été surpris, au début de ma lecture… De Sherlock Holmes et de crime, point. Mais du professeur Challenger et de ses compagnons, si ! J’ai ainsi découvert que Conan Doyle n’avait pas écrit que des policiers avec son héros emblématique mondialement connu. Il a aussi été l’auteur d’autres écrits tout différents, et qu’il avait créé notamment ce étonnant Pr Challenger et ses acolytes non moins fameux, le Pr Summerlee, Lord John Roxton et le narrateur de cette histoire, le nommé Ed Malone. Et j’ai découvert aussi que cet présent opus n’était pas le premier mais qu’il avait écrit une précédente aventure réunissant ces 4 inénarrables personnages, très british dans leur genre : « Le monde perdu ». Si j’en ai l’occasion un jour, je le lirai aussi avec plaisir certainement, car « La ceinture empoisonnée » m’a été plutôt plaisant, il faut bien le dire.

Je l’ai ainsi commencé avec une certaine perplexité, me demandant dans quoi je m’étais fourré. Ces personnages ridicules, ces situations qui confinent à l’absurde, m’ont fait craindre d’être tombé dans un récit pour enfants. Et puis finalement, le récit que je lisais m’a forcé à l’apprécier malgré moi et j’ai ri à ces situations absurdes et à ces personnages ridicules, confrontés à la fin du monde (d’où le titre. Je ne le dévoilerai pas pour préserver au futur lecteur le plaisir de le découvrir en le lisant). L’histoire est étonnante mais bien trouvée et surtout bien écrite. Ça ne se prend pas au sérieux mais on s’y prend avec une certaine délectation aux aventures de ces 4 héros aux profils très variés mais poussés à l’outrance, particulièrement les 2 professeurs, Challenger et Summerlee, qui sont vraiment impayables, chacun dans leur genre.

Bref, on passe un bon moment avec cette (longue) nouvelle d’une très bonne facture, simple, facile, rapide (153 pages dans l’édition jeunesse que j’avais en main) et qui sait accrocher notre intérêt sans faiblir ; malgré quelques passages qui font tiquer par leur racisme et leur misogynie, vu la façon de qualifier « les nègres de Sumatra » et « l’Afrique arriérée » et la pauvre épouse du Pr Challenger, qui ne sait qu’admirer son mari et que « mettre ses pas dans les siens », réduite à un rôle de potiche. M’enfin…