Amazone d'outre monde: Entre la mort et l'extase
de Parme Ceriset

critiqué par Carmen P, le 6 novembre 2025
(Rennes - - ans)


La note:  étoiles
Amazone d'Outre-monde
Amazone d’Outre-monde de Parme Ceriset 
publié chez Tarmac éditions

Ce livre m’a rapprochée de la ligne d’horizon où mon regard peinait à distinguer ce que le mental était impuissant à imaginer.
Les images que j’en ai rapportées ne sont pas mirages mais conscience plus vive du vivant, a contrario des infos qui nous assaillent où la conscience est absente des pensées et des actes de nombre d’humains.
La littérature par le biais des légendes, des nouvelles originales ou par celui de la poésie nous offre une clef pour pénétrer en zone inconnue, parfois elle nous transmet des messages venus de l’Outre-monde. Oh, ce n’est pas le ciel, nous ne saurions en revenir, il s’agit d’ une zone intermédiaire Outre-terre, où se croisent les fils du destin et où le non créé teste des formes qui aspirent à la matérialité. Là, s’ébauchent aussi des pensées que le poète saisit en traversant cette zone avec le poids de ses expériences humaines. En cela il devient messager d’une parole qui ne peut que grandir car ses écrits nous reviennent vibrants et chargés de spiritualité.
Ils nous touchent par leur authenticité.


Dans son dernier recueil de poésie, « Amazone d’Outre-monde » Entre la mort et l’extase, la poétesse Parme Ceriset, nous apparaît comme une Amazone, elle va par mots et merveilles, traverse des vallées terrestres devenues champs de bataille où les rivières ne chantent plus, elle arpente les hauts plateaux afin de retrouver la pureté dont son souffle a besoin puis elle en revient avec la réalité d’un poème qui ne peut se contenter d’exister à la lisière des mondes. Il doit prendre corps, et c’est chargé des visions de l’Outre-monde, cet utérus sidéral, que la lucidité apparaît, nue, rugissante. Cette nudité telle celle d’une Lady Godiva (on en revient aux légendes) a la puissance du sabre, elle tranche de la mémoire terrestre toute la haine, toutes les horreurs qu’elle porte en elle et perpétue.
« Je défie la mort/.../Je décrocherai l’avenir à la voûte céleste. » p.17
Ce recueil est d’un grand lyrisme. La fougue du désir de vivre s’allie à tout ce qui dans la nature, animaux et végétaux, fait écho à notre propre énergie, à tout ce qui, comme le roseau, ne se brise pas face à l’adversité, et retourne à la verticalité après la tempête, ayant renforcé des liens invisibles que l’Amazone pressent.
Une écriture de soi faite de chair et de souffle où parfums et textures se mêlent et attestent d’une
re-connaissance mutuelle car tous nous sommes évanescentes présences sur terre et « rien ne déracinera / nos âmes de coquelicots plantées dans les nuages… »

La pensée de Parme est éminemment humaniste, écologique, elle ouvre un espace salutaire de vie où le souffle sauvage de l’esprit de Liberté efface toute faiblesse.


Carmen Pennarun, le 5 novembre 2025