Terra Formars T13
de Yū Sasuga (Scénario), Ken'ichi Tachibana (Dessin)

critiqué par Froidmont, le 2 novembre 2025
(Laon - 34 ans)


La note:  étoiles
Quand les morts ne veulent pas le rester ...
Les fantômes ne cessent pas de ressurgir.
C’est tout d’abord Eva, enfuie des souvenirs, que nous avions laissée éparpillée à terre, mais qui, grâce aux vertus du petit ver planaire, a pu régénérer tout son corps par son sein (le choix de la partie semble fait à dessein, et montre que l’auteur sous son obsession croule …). Son retour a permis d’échapper aux deux foules des cafards, des chinois, car elle a ajouté le pouvoir de Reinhardt pour l’électricité à son propre pouvoir par fusion cellulaire. Dans leur fuite ils essaient de relever de terre Michelle qui tomba en sauvant Akari ; or cette opération ne porte pas ses fruits : ils sont interrompus en cours à deux reprises et sur eux les chinois ont alors la mainmise.
Puis des présumés morts, farceurs de l’en-dessous, se redressent Joseph et le général Liu. Bien que dans un état lamentable au possible, c’est devant Komachi qu’ils restent insensibles. Eux trois vont découvrir que le vaisseau Bugs 1 a mystérieusement disparu du terrain.

J’aime quand ce qui meurt a la douce élégance de ne pas revenir, de garder sa constance ; car chaque sacrifice est moment d’émotion. Si ces retours débloquent la situation, ils rompent tout le sort, l’émotion authentique qu’on éprouvait face au sacrifice héroïque. Et dès lors chaque mort nous laisse indifférent : ne pas savoir qui peut mourir dans un instant est un ressort qui laisse notre âme tendue ; ne pas savoir qui peut redescendre des nues atténue la tension, l’inquiétude et la peur qu’on a de voir mourir nos principaux acteurs. Quand l’improbable seul fait avancer l’histoire, c’est qu’elle est mal écrite et difficile à croire.
Par contre Jet m’a plu, et ses motivations me l’ont rendu humain, même si ses actions en font un monstre froid prêt à tout pour son rêve : une maison tranquille où ses vieux jours s’achèvent. On retrouve avec lui l’œil sur la société qui ne pardonne rien et montre ce qui est ; et même si ce monde n’est en rien le nôtre, ce qu’il montre vaut bien pour nous ou pour un autre.