Quatre jours de rage
de Kris Nelscott

critiqué par Jfp, le 22 octobre 2025
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 77 ans)


La note:  étoiles
des cadavres dans le placard
Chicago, printemps 1969. Un an après l’assassinat du pasteur Martin Luther King, la lutte pour les droits civiques des noirs américains fait rage, et le procès des huit de Chicago a mis le feu aux poudres. Quatre jours qui vont voir, en marge des manifestations, le retour à Chicago de "Smokey" Dalton. Venu se poser en cachette avec son fils Jimmy, un enfant de la rue témoin de choses qu’il n’aurait jamais dû voir, Smokey va se mettre au service de Laura, riche héritière d’une société d’investissements et désireuse de redorer le blason de ce qu’on appellerait aujourd’hui des "marchands de sommeil". Inspecter un bâtiment dont le dernier occupant vient de mourir va lui donner l’occasion de découvrir la face cachée d’une ville dont il ignore encore l’histoire tourmentée, depuis la Prohibition et bien au-delà. Police corrompue jusqu’à la moelle, lynchages, arrestations arbitraires, tortures : une longue tradition criminelle, avec la bénédiction des édiles. Un polar haletant, mais aussi un plaidoyer en faveur de la négritude, chère à Aimé Césaire, qui laisse un goût amer lorsqu’on sait que les vieilles haines raciales ont toujours cours, aux USA et ailleurs…