La ligne
de Aharon Appelfeld

critiqué par CHALOT, le 27 septembre 2025
(Vaux le Pénil - 77 ans)


La note:  étoiles
La mémoire toujours aussi vive
La ligne

Erwin sort de la deuxième guerre mondiale, meurtri, dévasté comme beaucoup d’autres comme tous ceux qui ont perdu leurs familles dans les camps de la mort.
Depuis 40 ans, il prend et suit la ligne de chemin de fer, inlassablement pour retrouver et tuer le commandant SS Nachtiigali, l’assassin de ses parents.
La voie est longue, très longue de Naples au Grand Nord.
La famille d’Ewin est juive mais pas juive de religion, son père était un militant communiste très actif et convaincu qui a consacré sa vie au parti avant tout.
Erwin dans sa quête va rencontrer beaucoup de monde, des habitués, des femmes qu’il va aimer, des aubergistes, des personnes qui comme lui veulent savoir et se venger.
Il y a son but ultime mais aussi sa confrontation avec l’histoire, avec son peuple, avec ces gens, certains compatissants et proches et d’autres qui colportent la bêtise et le racisme.
Parfois il écoute, il reçoit, il collectionne et parfois il punit, le plus souvent il cherche à comprendre ce que tout cela est devenu, le combat de son père , la politique de l’URSS hier et aujourd’hui et l’avenir sombre, le sien, celui des siens et du peuple.
Ce roman de confrontation du peuple juif avec l’Histoire est émouvant , beau et authentique.


Jean-François Chalot