L'homme-enfant
de Nicole Marlière

critiqué par Débézed, le 25 septembre 2025
(Besançon - 78 ans)


La note:  étoiles
Violences familiales
Avec ce roman, Nicole Marlière réalise une véritable autopsie des couples et des familles qui constituent la phratrie d’Alice, une femme veuve, qui vit avec son fils Théo chauffeur de poids lourd sur les routes d’Europe, Elle raconte la violence quotidienne qui sévit au cœur de cette famille et de ceux qui les rejoignent. Alice et Théo vivent en bonne harmonie jusqu’à ce que Théo rencontre une jeune femme handicapée qui l’invite dans son lit et souhaite le garder comme compagnon de vie. Alice ne supporte pas cette union et empêche Théo de revoir sa belle. Alice a aussi une fille, India, qui partage la vie d’un artiste peintre qui est hélas aussi un homme violent attient de bipolarité.

L’auteure raconte tour à tour la vie de chacun des protagonistes de cette histoires pleine de souffrance et de douleur : Alice qui ne peut pas se séparer de son fils bien qu’il ait déjà dépassé la trentaine, Théo qui veut retrouver sa belle quitte à supprimer sa mère, India qui n’arrive pas à quitter son compagnon malgré les violences qu’il lui inflige et peut-être aussi à cause des excuses et les promesses qu’il lui prodigue après les raclées, Et, Vicky la belle handicapée qui voit en Théo sa dernière chance de ne pas finir sa vie seule et délaissée.

Ce récit rempli de la musique de Mozart et d’airs d’opéra, notamment, est un véritable réquisitoire contre la violence infligée par les hommes aux femmes. Tous les acteurs masculins de cette histoire sont accusés de violences plus ou moins graves. Le père de Théo ne l’a pas franchement aimé et n’a pas beaucoup plus aimé son épouse, Théo veut tuer sa mère pour pouvoir vivre avec celle qu’il aime, Franco, le mari d’India, est un violent maladif, son précédent conjoint, père de ses enfants, l’a trompée et quittée. Une violence que l’auteure cherche dans l’enfance de ces maltraitants souvent eux-mêmes maltraités dans leur famille et pas que par leur père. Ils reproduisent souvent ce qu’ils ont subi dans leur enfance et leur adolescence.

Dans cette histoire, les hommes sont mauvais et méchants et Théo voulant rompre le cercle infernal de cette violence pour vivre son amour a lui aussi choisi la violence mais son machiavélisme n’a pas les résultats escomptés. La violence semble affliger cette famille comme une malédiction qui se transmettrait d’une génération à l’autre comme une maladie génétique.