Une barque d'argent
de Dominique Berberian

critiqué par Débézed, le 22 septembre 2025
(Besançon - 78 ans)


La note:  étoiles
Archéologie picturale
Le narrateur, un documentariste, raconte comment il a été contacté par le fils de Jean Hartan, un peintre peu connu mais talentueux qui a souhaité conserver l’intégralité de son œuvre dans un seul et même lieu pour ne pas rompre l’histoire qu’elle raconte. Axel, le fils du peintre, demande au cinéaste de réaliser, en trois jours, un montage vidéo des œuvres de son père sur une musique de Mahler : Der Abschied extraite du Chant de la terre. Il souhaite faire projeter cette vidéo à l‘occasion des obsèques de son père décédé très récemment. Considérant l’importance du chèque proposé, le cinéaste accepte finalement de relever le défi de réaliser cette vidéo dans les délais impartis.

Quand il se rend au domicile du peintre, le cinéaste a l’impression d’être déjà venu dans ce lieu accompagné de sa compagne du moment. En commençant son travail de mise en images, il se rend compte que ces toiles ont un rapport direct avec l’œuvre musicale choisie par le fils du peintre pour sonoriser le montage vidéo. Malgré le délai imposé, la vidéo obtient un réel succès et la télévision propose de réaliser une émission en direct pour illustrer la vie d’Haran et mettre évidence le travail réalisé par le documentariste.

Au cours du débat organisé lors de la présentation de la vidéo au public, le cinéaste comprend la relation étroite qui existe entre l’œuvre d’Hartan et un fameux retable exposé dans un musée de Colmar où j’ai eu la chance de l’admirer. Il y retrouve tous les démons qui l’ont hanté quand il était encore un jeune homme.

Une nouvelle qui évoque toute l’étendue des émotions qui peuvent se glisser dans une œuvre d’art et tous les liens qui relient les chefs d’œuvre de la musique au cinéma en passant par la peinture et peut-être aussi par la littérature à travers cette nouvelle de Dominique Berberian.