George Sand
de Martine Reid

critiqué par Veneziano, le 23 août 2025
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Créer et militer à la campagne
Aurore Dupin naît au début du XIXe siècle dans une province rurale, certes reculée, mais au sein d'un milieu privilégie, reçoit une éducation religieuse dans un couvent à Paris créé par des soeurs anglaises ; aussi une tendance à l'indépendance d'esprit a-t-elle conduit à ce choix d'éducation qui n'a pas tari son inventivité.
Elle se conforte dans sa volonté de créer et d'écrire, tout en s'inscrivant dans le sillon de certaines valeurs. Elle choisit un pseudonyme littéraire dont le prénom comporte une consonance masculine, elle connaît le succès dès la publication d'Indiana et opte pour une grande liberté dans son mode de vie personnel, assumant ses amours successives, notamment avec de grands artistes et parfois avec des hommes plus jeunes. Elle reste fidèle au château de Nohant, dont elle exploite les terres, ce qui conforte son autonomie financière, et en profite pour défendre la condition paysanne, ce qu'elle développe dans ses romans.
L'artiste attise autant de passions que de révulsion, tant son indépendance détonne pour une femme. Elle est comparée l'alter ego féminin d'Hugo, du fait de ses engagements politique et sociaux et au caractère prolifique de son oeuvre.
Cette biographie montre combien elle a dû faire preuve de ténacité pour assumer ses choix et convictions : elle a ainsi oeuvré largement pour les droits des femmes, autant que pour ceux des paysans. Elle a marqué l'histoire, et pas seulement celle de la littérature. Et elle montre qu'il reste possible d'être actif à la campagne, en étant une femme et une artiste. Voilà qui instruit, amène à réfléchir, et fort utilement.