Remote Angel – Vol.1
de Banunu (Scénario), Yennie Fer (Scénario et dessin)

critiqué par Niko Samishi, le 22 août 2025
( - 19 ans)


La note:  étoiles
Une BD fantastique
Alice fait des études de médecine pour trouver un remède pour son frère. Mais elle se retrouve transportée dans un univers parallèle au sien, avec des éléments fantastiques, mais surtout en pleine apocalypse. Que fait-elle là ? Pourquoi lorsqu'elle meurt elle retourne dans le passé comme dans Re:Zero ? Et pourquoi son frère est en bonne santé dans ce monde ? D'où lui viennent ses pouvoirs surnaturels ?

Cette BD nous plonge dans un univers mystérieux et envoûtant. Le duo d'autrices américaines sait nous donner pile assez d'infos pour garder le fil sans être surchargés ou confus, tout en nous poussant à tourner les pages, cherchant les réponses à nos (nombreuses) questions. Alice semble être dans une réalité alternative où des créatures des enfers sont venues attaquer la terre, et où des « Anges de la Terre » ont reçu les pouvoirs de s'en défendre (Alice en fait partie). Mais cela n'explique pas l'existence de créatures fantastiques n'étant pas liées à l'apocalypse, ni pourquoi sa famille a une histoire différente de celle qu'elle connait, et encore moins pourquoi elle ne reconnait aucun lieu ou pays. Tout se complique quand elle comprend qu'une mystérieuse démone de haut rang la pourchasse.

On a donc droit à une BD d'action-aventure fantastique avec des anges déchus et des démons. Les autrices citent comme inspiration évidemment Re:Zero, mais aussi Demon Slayer pour l'ambiance sombre générale et Madoka Magika pour les pouvoirs d'Alice telle une magical girl.

Le style graphique de Yennie Fer trouve grâce à mes yeux, j'y accroche totalement. La plupart des cases n'ont que peu de couleurs, seuls la peau et les cheveux sont colorisés, pour ne pas trop épuiser Yennie, qu'elle puisse tenir sur la durée. Au vu de ses soucis de santé personnels et de sa multitude de projets parrallèle (elle écrit aussi des romans, fanfictions, et un livre autobiographique), il est préférable qu'elle s'économise. Elle se donne à fond sur les scènes importantes, magnifiquement peintes en full-color.

Alice est attachante et les autres personnages le sont tout autant. L'histoire est aboutie, et même si à l'issue de ce premier tome, il plane encore beaucoup de zones d'ombres, les autrice savent ce qu'elles font. Il faut dire qu'elles travaillent sur l'histoire depuis 2008. Yennie a d'ailleurs montré un des premiers brouillons de cette époque. Elle a grandement progressé.

Mais elle a une maladie, l'empêchant d'avoir un enfant, décédant systématiquement durant sa grossesse. Même si ce n'est pas dans l'histoire, elle intercale entre les chapitres des messages où elle explique que cette souffrance est la raison de ses long retards de publication. Je ne sais pas si elle a laissé ces parties dans la version papier, sachant qu'elle a depuis dédié un livre très touchant au sujet : « Some Can Only Imagine ».

En conclusion, j'ai apprécié ma lecture de ce premier tome au point directement me jeter sur le second et je n'ai pas été déçu ! Pour l'instant, c'est un départ réussi !

Note : Ce n'est qu'en anglais, et pour l'instant seuls deux tomes ont été adaptés en papier, il manque 5 chapitres pour compléter le troisième (pour une fois, la version papier est découpée pareillement à la vraie version en webtoon).

Note 2 : Il existe un court doublage des quelques premiers chapitres sur Youtube, organisé par Yennie elle-même, parfait pour se faire une idée de l'œuvre.